Publié le 2 Oct 2012 - 14:41
CATASTROPHES NATURELLES ET NOUVEAU CODE DES MARCHÉS

Les écueils des mesures contre les inondations

 

 

Pour faire face à la problématique des inondations au Sénégal, dans un contexte de contraintes liées au Code des marchés publics, des mesures ponctuelles ont toujours été prises, sans grand succès, selon Mamadou Fall Archi, vice-président de l’association des anciens élèves de l’école nationale des travaux publics et du bâtiment.

 

 

''Depuis des décennies, on note un phénomène récurrent, celui des inondations. Cette année, ce phénomène a pris une dimension démesurée''. Ainsi, selon le vice-président de l’AENTPB, Mamadou Fall Archi, ''les responsabilités sont largement partagées entre les populations qui se sont installées de façon anarchique dans les zones non aedificandi et les autorités administratives et techniques, peut-être dépourvues de moyens de surveillance efficaces, mais qui ont manqué, quelque part, de rigueur professionnelle.

 

Concernant les autorités politiques, l'expert en Passation des marchés remarque qu'elles sont tenues par ''des pesanteurs diverses, du fait, peut-être, de militants à ménager ou de nos valeurs culturelles ou bien encore de nos contraintes socio-économiques que sont la pauvreté, la précarité, la surenchère foncière et immobilière, la corruption, etc''. Il s'exprimait au cours d'une table ronde sur le thème ‘’L’anarchie dans l’occupation du sol et la construction : quelles solutions durables ?’’ qui a suivi l'assemblée générale de l’Association des anciens élèves de l’école nationale des travaux publics et du bâtiment (AENTPB), samedi, à Saly-Portudal, dans le département de Mbour.

 

Ensuite, l'expert s'est appesanti sur le nouveau Code des marchés publics (NCMP) en vigueur au Sénégal, depuis 2008, qui selon lui vient corser les choses en remettant ‘’terriblement’’ en cause les notions d’urgence impérieuse et d’imprévisibilité’’ dans la gestion des inondations. Car, renseigne-t-il, le NCMP, dans ses versions successives, notamment la plus récente (juillet 2011), dispose en son article 5 (page 119), que lors de l’établissement de leur budget, les autorités contractantes évaluent le montant total des marchés de fournitures, par catégorie de produits, des marchés de service, par catégorie de service, et des marchés de travaux qu’elles envisagent de passer au cours de l’année concernée et établissent un plan de passation des marchés comprenant l’ensemble de ces marchés, suivant un modèle type fixé par l’ARMP.

 

Ainsi, il pense que les autorités contractantes doivent faire preuve d’anticipation managériale, en inscrivant, dès le mois de janvier, dans le Plan de Passation de Marchés, les marchés divers (services, équipements, travaux, etc.), à prévoir ‘’nécessairement’’, quitte à faire des plaidoyers pour l’obtention de mesures dérogatoires auprès de la DCMP, en arguant des motifs d’urgence impérieuse ou de catastrophe naturelle tels que prévus par le Code, en ses articles 73, 76 et 76 (page 154).

 

Mouhamed Khaly KANE

AVERTISSEMENT!

Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.

 

Section: