Publié le 6 Nov 2013 - 22:37
CENTRAFRIQUE – PRÉVENTION DE GÉNOCIDE

 Le SG adjoint de l'Onu favorable à la venue de Casques bleus

 

Alors que ce pays d'Afrique centrale est dans le chaos depuis la chute de François Bozizé et l'arrivée de la Seleka, Adama Dieng, secrétaire général adjoint des Nations-Unies et conseiller spécial pour la prévention du génocide, tire la sonnette d'alarme devant la multiplication des actes d'atrocités impunies qui pourraient mener ce pays plus loin dans la barbarie.

 

Dans une communication «Sur les droits de l’Homme et la situation humanitaire en République centrafricaine», Adama Dieng, secrétaire général adjoint des Nations-Unies et conseiller spécial pour la prévention du génocide, a réclamé le déploiement d’une force onusienne pour venir en aide aux populations face au chaos qui règne en Centrafrique depuis la chute du Général François Bozizé en mars 2013. 

De «graves atteintes généralisées aux droits de l’Homme sont perpétrées en toute impunité contre la population civile et des agressions sectaires ont lieu un peu partout dans le pays», a indiqué le diplomate onusien qui s'exprimait le 1er novembre devant les représentants de missions diplomatiques permanentes à Bangui. «On ne peut laisser des éléments armés continuer de tuer, de mutiler, de piller et de violer des Centrafricains en nous contentant de pieuses condamnations», a-t-il ajouté en référence aux pillage systématiques qui ont lieu dans la capitale ainsi qu'à l'intérieur du pays.

Devant ce climat de guerre civile entre les milices appartenant à la Seleka et accusés de comprendre en son sein des mercenaires tchadiens et/ou soudanais, et les groupes d’auto-défense villageois  (anti Balakas), 1,6 million de Centrafricains sont menacés de famine et de violence, pris entre deux feux. Ces affrontements sont marqués par une série d’atrocités, d’agressions sexuelles, de meurtres extrajudiciaires de civils, de disparitions forcées, d'arrestations et de détentions arbitraires, sous le regard impuissant du gouvernement central de transition dirigé par le chef de la Seleka, Michel Djatodia, au pouvoir limité face aux forces qui l'ont porté à la tête du pays.

Dans l’Ouest du  pays, ces conflits ont des relents de guerre confessionnelle entre musulmans et chrétiens. «Il faut s’alarmer que ces violences qui ciblent les communautés chrétiennes et musulmanes puissent faire le lit d’affrontement entre ces deux communautés qui ont toujours vécu en bonne intelligence», a averti Adama Dieng.

La Mission de l’Union africaine en République centrafricaine (MISCA) est dotée d’une force supplémentaire de 3 600 hommes, que Paris souhaite mettre sous mandat onusien,  comme l’a rappelé Laurent Fabius lors d’une visite à Bangui en début novembre. «La France a décidé de porter ses troupes de 750 à 1 200 soldats pour aider les forces de la MISCA en appui de l’Union africaine», avait assuré François Hollande au Président sud-africain Jacob Zuma, le 15 octobre dernier.

L'initiative est saluée par Adama Dieng dont le Bureau se dit disponible à soutenir la décision des chefs d’État de la CEAC (Communauté des États d’Afrique centrale) pour l'organisation d'une «conférence nationale inclusive», notamment pour la réconciliation, comme le prescrit la Résolution 2121, tout en étant prêt à collaborer avec les autorités de transition dans l'objectif de prévenir toutes atrocités criminelles.

MAHFOUZE NGOM

 

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