Publié le 14 Jan 2012 - 16:08
CENTRE COMMERCIAL LES 4C

 Guerre ouverte entre Khalifa Sall et Pape Diop

Pape Diop

 

Le Conseil municipal de Dakar a procédé hier au vote de son budget 2012. En marge des travaux, le maire de Dakar est revenu sur les accusations de son prédécesseur Pape Diop concernant la vente du terrain abritant le Centre commercial Les 4C. ''C'est quand même très grave. Parce que dans un dossier aussi sensible, soit on dit tout ou on ne dit rien'', s'est indigné l'édile de Dakar qui ne s'est pas privé de contre-attaquer.

 

Car Khalifa Sall a annoncé une plainte de la mairie de Dakar pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire de gros sous. ''Nous avons décidé de porter plainte. Il y a eu des choses qui se sont passées, que nous n'avons pas validé et qu'il faut tirer au clair. Parce que la mairie a mis 3 milliards dans une société qui ne fonctionne pas et nous ne voulons pas les perdre'', a dit le maire de Dakar. Invité de l'émission ''Grand Jury'' sur la RFM, Pape Diop avait affirmé que c'était Khalifa Sall, en tant que ministre du Commerce, qui avait vendu le terrain en question.

 

 

Mais le responsable socialiste a dégagé la responsabilité de l'ancien régime dans la vente du terrain de 22 000 m2. Sur la genèse de cette affaire, l'édile de la capitale a expliqué comment Philippe Buchbinder l'a contacté alors qu'il était ministre du Commerce, pour implanter, dans le site, un magasin TATI. Khalifa Sall révélera les conditions posées par le Ps, à savoir : ''soutenir ce projet (que) s'il intègre le volet artisanat. C'est-à-dire la promotion de petite et moyenne entreprise''.

 

 

 

Des plaintes contre Pape Diop et dans l'affaire du lait

 

Avec l'événement de l'Alternance, le terrain, déclare-t-il, sera cédé en bail à Philippe Buchbinder qui, précise le maire, en a fait un supermarché. Ainsi, là où le bât blesse, c'est que le promoteur a utilisé les 8 000m2 et vendu les 14 000m2 restants ''à l'un de ses partenaires'' dans des conditions qui devront être élucidées par une enquête. Puisque, conclut le maire, ''les 14 000 m2 ont été vendus à un partenaire avec l'accord du représentant de la ville de Dakar de l'époque dans le Conseil d'administration à une valeur qui n'est pas acceptable''.

 

 

Khalifa Sall n'a également pas apprécié la sortie du président du Sénat sur le bilan de son équipe municipale. Aussi, dira-t-il, ''en ne venant pas au conseil municipal, il (Pape Diop) ne sait pas ce qu'on fait''. Par ailleurs, le maire socialiste a également décidé de porter en justice l'affaire concernant le lait à l'école.

 

 

 

 

Sur les plates-bandes de Karim Wade

 

''L'année 2012 sera l'année des infrastructures''. Cette décision risque de ne pas plaire au ministre Karim Wade qui a fait des infrastructures sa chasse-gardée. Toujours est-il que la mairie de Dakar compte bien marcher sur les plates-bandes de Karim Wade.

 

''Toute la voirie urbaine sera reprise. On reprend les routes, on reprend les trottoirs, on éclaire les quartiers et on réhabilite certains quartiers et on crée des espaces de vie et de rencontres'', a énuméré le maire de Dakar qui compte plus que jamais révolutionner le visage de la capitale sénégalaise. C'était hier en marge du vote du budget de l'institution municipale.

 

 

''Des architectes ont concouru pour reprendre les vingt-deux artères de Dakar. Huit artères sont attribuées', a annoncé Khalifa Sall qui dit disposer des ressources pour le faire. ''Ce ne sont pas des projets, pour tout ce dont on parle, on a l'argent''. Un budget d'investissements de 23 milliards a donc été mobilisé.

 

 

Un peu plus tôt, les conseillers municipaux avaient adopté, à l'unanimité, le budget de l'exercice 2012 arrêté à la somme de 54,7 milliards de francs Cfa. À cela se sont ajoutés 3,6 milliards issus de la signature d'un convention de prêt avec Ecobank pour procéder à l'aménagement de l'espace Kermel, votés après l'adoption du budget précité. Toutefois, le maire s'attend à des crocs-en-jambe, puisque l'État, selon lui, est entré depuis fort longtemps en ''compétition'' avec l'institution qu'il dirige. Il dénonce, à cet effet, le sabotage opéré par les tenants du pouvoir. ''On demande aux jeunes de partir, on les appelle nuitamment à la Présidence ou dans les ministères pour leur dire : ''Ne partez pas''. Ça, c'est un mauvais jeu et cela ne sert pas la communauté'', a fustigé le maire socialiste qui a expliqué les lenteurs dans le pavage, par les agissements des autorités qui encouragent les jeunes à ne pas céder les trottoirs.

 

Gaston COLY

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