Publié le 3 May 2015 - 20:38
CEREMONIE DE REMISE DES CAHIERS DE DOLEANCES

La crise scolaire au cœur des débats

 

La ponction sur les salaires des enseignants ne pourra être levée qu’à la seule condition que ces derniers lèvent leur mot d’ordre de grève. C’est la réponse du chef de l’Etat au secrétaire général de l’Unsas. Mademba Sock a profité, hier, de la remise des cahiers de doléances, pour  demander à Macky Sall de faire preuve de clémence pour les syndicalistes. Quant aux autres responsables des centrales syndicales, ils ont exprimé devant le chef de l’Etat les difficultés que traversent les entreprises sénégalaises comme les Ics, Transrail, la Suneor…

 

Sans surprise, la crise qui secoue le système éducatif sénégalais a marqué la cérémonie de remise des cahiers de doléances du 1er mai au Chef de l’Etat. Tous les leaders syndicalistes qui se sont succédé, pour exprimer au président de la République les doléances de la classe ouvrière, n’ont pas manqué de lancer un appel à l’apaisement dans le système éducatif. L’école sénégalaise a une très bonne place dans le passif social, a exprimé le secrétaire général de la confédération des travailleurs du Sénégal/force du changement (Cnts/FC). Pour Cheikh Diop, on doit trouver une solution définitive à cette crise. Et pour cela, il appelle les différentes parties prenantes à ‘’entamer des négociations fortes’’.

Sur cette même question, le secrétaire général de l’Unsas, Mademba Sock, est allé beaucoup plus loin. Il a carrément demandé au Président Sall de ‘’lever les ponctions sur les salaires des enseignants’’. Du moment où le mot d’ordre de grève des enseignants a été suspendu à l’issue de la rencontre, jeudi (30 avril) entre le chef du gouvernement Mahammed Boun Abdallah Dionne et les syndicats d’enseignants. Ce qui va constituer, à son avis, un premier pas vers l’apaisement du climat délétère entre les syndicalistes et le gouvernement. Mais le seul souci pour le Sg de l’Unsas est qu’au Sénégal, ‘’la signature d’un accord ne garantit pas son application’’.

Dans sa réponse aux différentes interpellations des leaders syndicaux, le président Macky Sall n’a pas, dans un premier temps, répondu à l’appel lancé par Mademba Sock. Ce dernier, très préoccupé par l’état actuel de la crise scolaire, l’interpelle à nouveau sur cette question. Mais la réponse de Macky Sall est sans équivoque. Pour lui, avant de faire preuve de clémence, il faut que les cours reprennent. ‘’Quand les cours reprendront, nous pouvons observer en toute sérénité la demande mais ce que nous avons fait, c’est la loi qui l’autorise’’, a déclaré le chef de l’Etat. Qui promet toutefois de recevoir les syndicalistes. Et c’est pendant cette rencontre que le ‘’reste sera convenu’’.

 En attendant, le président de la République  salue cette décision des syndicats de suspendre le mot d’ordre avant de lancer un appel ‘’à la compréhension et au sens de la responsabilité’’. D’après Macky Sall, c’est la première fois que les syndicalistes ont obtenu une harmonisation sur les statuts des enseignants. Une satisfaction, qui dit-il, était même suffisante pour pousser les enseignants à lever le mot d’ordre en attendant de négocier les autres points revendicatifs. Le président a réaffirmé la volonté du gouvernement de respecter les accords signés. Ainsi, il conseille à son gouvernement de ne pas signer des accords qu’il ne pourra jamais respecter. ‘’Ce que nous ne pouvons pas faire, ne vous engagez-pas. Tout ce qui pourra être fait le sera, tout ce qui ne pourra pas être fait par le gouvernement ne le sera pas’’, met-il en garde.

Un cahier de doléances

Sur un autre registre, les secrétaires généraux ont exprimé, devant le chef de l’Etat, les difficultés que traversent les Ics, la Sar, La Suneor, Transrail. Si ces entreprises naviguent dans des eaux troubles, c’est à cause ‘’d’une mauvaise privatisation’’, accuse Cheikh Diop.

Le secrétaire général de la Csa, Mamadou Diouf, quant à lui, défend la cause des travailleurs du monde rural, notamment les techniciens de l’agriculture, de l’élevage ou de la pêche, qui à son avis, ‘’restent toujours les parents pauvres du système de rémunération dans la fonction publique’’. Pour Mody Guiro, l’emploi des jeunes reste toujours une préoccupation au Sénégal. Une situation, qui selon lui, peut même expliquer le drame qui s’est produit sur les côtes de la méditerranée où des jeunes en perte d’espoir ont tenté de rallier l’Europe à la recherche d’un mieux être social. M. Guiro n’a pas encore manqué de déplorer les nombreux licenciements abusifs et le ‘’comportement de certains employeurs’’.

Des cahiers de doléances de 2015 qui viennent s’ajouter à ceux de 2014 qui sont toujours sur la table du président de la République. Toutefois, pour les cahiers de 2013, un protocole d’accord a été déjà signé entre les différentes parties. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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