Publié le 28 Nov 2017 - 22:33
CHAMBRE CRIMINELLE - ACCUSE D’AVOIR TUE SON AMI

Diouldé Sow prend 20 ans de travaux forcés 

 

Les juges de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Diourbel  ont reconnu, hier, Diouldé Sow coupable du meurtre de son ami Seydi Ka. Avant de lui  infliger une peine de 20 ans de travaux  forcés. 

 

Diouldé Sow, placé sous mandat de dépôt le 13 octobre 2016, devrait séjourner encore dix-neuf autres années en prison, avant d’humer l’air de la liberté. Le berger, âgé de 25 ans, accusé du meurtre de Seydi Ka, a écopé, hier, d’une  condamnation de 20 ans de travaux forcés, lors de son audience tenue à la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Diourbel. Il versera aussi la somme de 2 000 000     F Cfa aux héritiers de la victime.

En rendant le verdict final, le président du tribunal et ses deux assesseurs n’ont suivi ni le réquisitoire du substitut du procureur de la République, encore moins la plaidoirie de l’avocat de la défense. La sanction qu’ils ont prononcée est moins lourde que la peine sollicitée par le représentant du parquet, mais plus sévère que celle demandée par le conseiller de l’accusé.

Le ministère public avait requis les travaux forcés à perpétuité contre Diouldé Sow. Il fonde ses réquisitions sur la violence des coups de couteau  que l’accusé a assénés à la victime, mais aussi les parties vitales qu’il a visées : l’œil, le thorax et le côté droit. Pour lui, le certificat de genre de mort dressé par le médecin-légiste atteste l’intention de Diouldé Sow de tuer son ami.

Pour sa part, la défense a souligné l’absence d’intention pour établir la responsabilité de son client.  Maître Serigne Diongue a, par ailleurs,  sollicité la requalification des faits de meurtre en coups et blessures ayant entrainé la mort sans l’intention de la donner. Selon la robe noire, le défaut d’intention doit pousser le tribunal à procéder à une application bienveillante de la loi, en accordant à l’accusé de larges circonstances atténuantes.

Diouldé Sow, lui, a, tout au long de son interrogatoire, nié les faits de meurtre qui lui sont reprochés. Il a tout de même avoué avoir poignardé son ami. Il conteste l’intention de tuer. ‘’C’est moi qui lui ai asséné deux coups de couteau, mais je ne lui ai jamais souhaité la mort. Je n’ai jamais eu la volonté de le tuer’’, a-t-il dit.

Selon lui, il s’est défendu à la suite d’une bagarre qui l’opposait à son ami en pleine brousse. ‘’La victime m’a intercepté en brousse pour  m’accuser du vol de son argent.  Je lui ai dit que je ne suis pas un voleur, mais il ne m’a pas lâché. Il m’a frappé à l’aide d’un bâton avant de me donner un coup de couteau. C’est ce qui m’a poussé à récupérer l’arme blanche pour lui assener des coups à mon tour’’,  s’est-il défendu.

Mais son argument n’a pas convaincu les juges. Ces derniers ont refusé la thèse d’excuse de provocation évoquée par l’accusé  pour retenir sa culpabilité du crime de meurtre.

La partie civile, représentée par Saliou Ka, a demandé la somme de deux millions de francs Cfa pour la réparation du préjudice qu’elle a subie.

Les faits se sont produits le 7 octobre 2016 à Ndindy (village situé dans la commune de Touba). Ce jour-là, les deux amis (Seydi Ka et Diouldé Sow) se sont battus en pleine brousse, après une dispute portant sur une accusation de vol de 15 000 F Cfa et la mort de Seydi Ka s’en est suivie.

Diouldé  Sow, conduit au poste de gendarmerie de Ndindy par son frère Mbaye Sow, a été placé sous mandat de dépôt six jours plus tard (le 13 octobre 2016) par le procureur de la République de Diourbel. 

TRAFIC INTERNATIONAL  ET CONTREBANDE

Maguèye Gning écope de 5 ans de travaux forcés 

Dans la seconde affaire, le tribunal a condamné  El Hadji Maguèye Gning à 5 ans de travaux forcés.  Le peintre, âgé de 40 ans, domicilié à Kaolack, a été poursuivi pour trafic international  et contrebande. La chambre criminelle l’a relaxé des faits de contrebande et retenu sa culpabilité dans le crime de trafic international de drogue.

Pourtant, l’accusé espérait rentrer chez lui, après la clôture des débats. En tout cas, la plaidoirie de ses avocats et les réquisitions du  ministère public lui étaient favorables. Ils ont respectivement sollicité la relaxe au bénéfice du doute et la relaxe pure et simple.

Pour eux, le doute persiste dans le dossier, car il n’y a aucun élément objectif qui peut démontrer la culpabilité de l’accusé.

El Hadji Maguèye Gning a été arrêté sur l’axe Diourbel - Gossas par des douaniers. Ces  derniers ont découvert un sac noir contenant 3,5 kilogrammes de chanvre indien, après un contrôle du bus à bord duquel il voyageait. Après la découverte du sac, les apprentis l’ont indexé comme étant le propriétaire de la marchandise prohibé.   

Attrait devant la barre hier, il a encore contesté les faits qui lui sont reprochés. Le peintre a soutenu qu’il ne détenait pas de sac en quittant son domicile.  Pour l’avocat Wagane Diouf, il y a beaucoup de légèreté dans le dossier. ‘’L’accusation ne repose que sur des témoignages fournis par les deux apprentis du bus.  Ils ont désigné  El Hadji Maguèye Gning comme étant le propriétaire du sac contenant les 3,5 kilogrammes de chanvre indien trouvé dans le bus par les douaniers à hauteur de Gossas’’, renseigne maître Wagane Diouf.

Les apprentis du bus, Malamine Thiam et Samba Ndiaye, ont confirmé leurs dépositions, même s’ils ont tergiversé  dans leurs témoignages. 

OUMAR BAYO BA (DIOURBEL)

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