Publié le 15 May 2015 - 12:48
CHANGEMENT DE NOM ET DE STATUT, NOUVELLE VISION…

Le Rfn prospecte d’autres horizons

 

Après près d’une décennie d’existence, le Réseau francophone numérique estime avoir fait son temps dans sa forme actuelle. Une profonde mutation est à l’étude. Elle concerne le nom, le statut ainsi que le contenu, particulièrement. Les nouvelles orientations ont été retenues lors de l’Assemblée générale tenue à Dakar le 10 avril.

 

Le Réseau francophone numérique (Rfn) a tenu, le 10 avril passé à Dakar, sa 9ème Assemblée générale. A l’issue de cette rencontre, les acteurs ont jugé le bilan des neuf ans à la fois important et insuffisant. ‘’Il est important parce qu’il a permis de réunir consortium, bibliothèque, archives et institutions universitaires de 24 institutions. Ces institutions ont décidé ensemble de mettre en commun un patrimoine commun qui partage les valeurs de la Francophonie’’, s’est réjoui le secrétaire général du Rfn, Driss Khrouz, lors d’un point de presse tenu avant-hier à Dakar. Mais le travail est insuffisant dans la mesure où les membres du réseau ne sont pas encore parvenu à mettre ce patrimoine en commun, le rendre visible et lisible au niveau des différents pays et au niveau international.

De ce fait, M. Khrouz et son équipe ont décidé de procéder à des réformes profondes. Parmi ces nouvelles orientations stratégiques figure la volonté de ‘’doter le Réseau d’une nouvelle gouvernance, d’une nouvelle architecture institutionnelle, d’une personnalité juridique qui accorde plus d’autonomie, plus de flexibilité pour faire plus et mieux en étant ouvert sur la levée de fonds publics-privés’’. En d’autres termes, le Rfn va faire sa mue. Il devient une association internationale de droit public. D’ici à la prochaine assemblée  générale prévue en avril ou mai 2016 à Paris, toutes les modalités qui feront du réseau une association seront étudiées : les nouveaux statuts, l’institution devant l’accueillir, le financement… le bébé porté par l’Oif depuis près d’une décennie a aujourd’hui les dents assez solides pour mordre, selon les termes de Youma Fall représentante de l’Oif.

Le deuxièmement aspect concerne la visibilité, la ligne éditoriale et la présentation du contenu du portail du réseau. ‘’A ce propos, un travail entamé en 2011 avec l’accompagnement de la Bibliothèque de France a abouti aujourd’hui et nous l’avons tous validé, nous avons retenu que chaque institution y mettra le contenu qui correspond à nos missions’’. Une fois le travail achevé, ‘’chaque institution y apparaîtra avec son identité propre mais que tout cela sera mutualisé dans le cadre de la convergence, dans un support technologique dynamique, interactif, visible au niveau des grands serveurs internationaux’’, de façon à ce que chaque institution y trouve son compte. L’objectif est donc clair : dépasser le numérique en tant que technique et optimiser ce qu’il offre comme opportunités de connaissance des cultures et de la promotion des valeurs et de la diversité d’expression culturelle. Un travail qui permettra aussi aux chercheurs d’avoir accès à un patrimoine immense sans pour autant qu’ils aient besoin de se déplacer.

Cartographie de fonds patrimoniaux francophone

Mais pour cela, il va falloir accompagner les pays en formation et en moyens, car la numérisation des archives pose de sérieux problèmes à certains pays membres. Il est donc prévu de permettre aux institutions de se doter de logiciels et d’équipements technologiques nécessaires, d’une plate-forme de numérisation fonctionnelle ainsi que des ressources humaines qualifiées pour la tâche. Le réseau prévoit également de faire la cartographie de fonds patrimoniaux francophone afin d’avoir une idée précise des mines archivistiques.

Le dernier point est que le réseau va changer de nom. Ses animateurs estiment que l’appellation actuelle n’est pas porteur, il n’est plus évocateur, parce qu’ayant fait son temps. Ce nom-là (surtout le terme réseau) ne parle pas beaucoup aux professionnels des contenus. C’est dire donc que la mue sera totale dès la prochaine assemblée.

BABACAR WILLANE

 

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