Publié le 11 Jun 2013 - 15:31
CHEIKH TIDIANE BITÈYE, ANCIEN COACH AS DOUANES

''Nous n'avons pas encore une grande équipe''

 

 

Comme quasiment tout le monde, Cheikh Tidiane Bitèye a noté une amélioration du comportement des Lions lors du match nul obtenu en Angola, samedi dernier. Mais l'ancien coach de l'As Douanes, de la Jeanne d'Arc et actuel directeur régional de Saint-Louis, pense que le Sénégal n'a pas encore cette grande équipe qu'on attend.

Quels sont les principaux enseignements que vous avez retenus du match Angola/Sénégal (1-1) de samedi dernier comptant pour la 4e journée des éliminatoires du mondial 2014 ?

Sur le plan de l'organisation, nous avons eu un léger mieux, une équipe plus équilibrée, et c'est un acquis qu'il faut conserver. Toutefois, il faut reconnaître que, au plan de l'organisation défensive, il y a toujours des problèmes, parce qu'il y a des lacunes individuelles et collectives qui ont coûté l'égalisation des Angolais. Et ce n'est pas normal pour une équipe qui ambitionne de jouer les premiers rôles dans le continent. C'est des choses qu'il faut rectifier, c'est tout simplement une question de concentration d'ailleurs. Mais on est plus ou moins rassuré par rapport aux sorties précédentes.

Qu'est-ce qui a, selon vous, apporté cet équilibre ?

Le sélectionneur a plus ou moins réussi ce qu'il cherchait par rapport aux changements, notamment le passage du 4-3-3 au 4-4-2 et aux joueurs. Sur le plan de l'équilibre, ce n'était pas mal mais il reste des choses à corriger. Pour une équipe qui veut aller en coupe du monde, il fallait gagner ce match, et on avait pourtant les moyens de le faire par rapport à toutes ces occasions de but qu'on s'est créées. Il reste encore beaucoup de choses sur la concentration ; c'est vrai qu'il a réussi à mettre en place une équipe où on a pu considérer les différentes lignes, ce qui manquait. Il y avait une bonne réorganisation tactique.

Quels sont les correctifs à apporter ?

Il faut nécessairement corriger, depuis le gardien. Parce que, par moments, nous avons eu des sueurs froides sur les sorties de Bouna Coundoul. J'ai toujours dit qu'il nous faut un grand gardien qui puisse nous rassurer. Parce que, une très grande équipe, c'est d'abord une très grande défense, derrière laquelle se trouve un très grand gardien de but. Malheureusement, on ne l'a pas encore, il faut le reconnaître. Collectivement, la défense a bien joué mais elle failli sur le plan individuel. Il faut aussi une meilleure combinaison attaque-défense, qui nous permettrait de jouer vite avec une bonne adresse devant les buts. Même s'il y a une amélioration, je ne suis pas très satisfait de la prestation de la défense. Au niveau du gardien, ce n'est pas très rassurant, il faut reconnaître qu'on a des problèmes dans ce secteur mais il faut que Bouna Coundoul retrouve son meilleur niveau. Sur le plan de l'organisation collective, ce n'était pas mal ; sur le plan la réaction individuelle, ça reste encore parce qu'il y a des fautes qu'on ne peut pas tolérer.

Vous dites que ça reste sur le plan défensif, est-ce que ce n'est lié aux changements faits par le sélectionneur, qui est en train de chercher la bonne formule ?

On a l'impression qu'il (le sélectionneur, Alain Giresse) est en train de se chercher. Nous avons placé la barre très haut par rapport aux hommes que nous avons. Je considère que nous n'avons pas une grande équipe. Nous avons des joueurs bons, qui n'ont pas le niveau que nous attendons. Nous avons de très grands attaquants ; mais au milieu et en défense, ça reste encore pour construire l'équipe qu'il nous faut pour aller en Coupe du monde. Il y a plutôt des individualités qu'un collectif.

Samedi, les Lions enchaînent avec le Liberia pour la 5e journée. Quelles sont vos appréhensions ?

Ce sera un match plus sérieux compte tenu de sa nature. C'est un match à l'extérieur ; ensuite, nous jouons contre le Liberia qui n'a encore rien perdu, c'est la poule la plus indécise actuellement parce que toutes les équipes se tiennent de près. Donc, ça va rendre le match plus difficile. Mais compte tenu de la valeur de l'équipe du Sénégal par rapport au statut du Liberia, nous pouvons nous en sortir. Si nous voulons être premier, il faut impérativement gagner ce match.

Sur quoi pourrait se jouer cette rencontre ?

Si on a un meilleur niveau que son adversaire, il faut s'appuyer sur son collectif et jouer rapidement, ensuite s'appuyer sur les décisions individuelles compte tenu de la qualité des attaquants que nous avons. Si nous le faisons, on peut pousser le Liberia à commettre beaucoup de fautes même si les arbitres, que nous avons décriés, font des erreurs.  
 

 

ADAMA COLY

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