Le Sénégal a battu hier (3-0) Tahiti, en match d’ouverture de la Coupe du monde des moins 20 ans. Selon le technicien Cheikh Tidiane Bitèye, cette large victoire des Lionceaux était prévisible. Le consultant en football estime également que l’entraîneur Youssoupha Dabo doit rectifier les erreurs de cette première sortie pour une qualification en huitièmes de finale. 

Quelle analyse faites-vous de la victoire (3-0) du Sénégal contre Tahiti, en match comptant pour la 1re journée de la phase de poules de la Coupe du monde U20 ?  

C’est une victoire logique. Je dis que beaucoup d’observateurs  l’attendaient, car après le tirage au sort, on savait que Tahiti est l’équipe la plus faible du groupe A. Et aujourd’hui (hier, Ndlr), les joueurs tahitiens l’ont confirmé à travers le  match qu’ils ont produit contre le Sénégal. Les Sénégalais s’en sont sortis largement, sans forcer. Je pense qu’ils ont bien géré le niveau des Tahitiens. Le seul problème, c’est qu’ils ont manqué de réalisme. L’équipe sénégalaise pouvait gagner avec un score beaucoup plus large. C’est pourquoi j’estime qu’il y a beaucoup de choses à améliorer sur le plan du réalisme.  L’entraîneur doit insister à ce niveau. Cela est d’autant plus vrai que le Sénégal doit disputer deux autres matches de groupe très difficiles. Ils doivent rencontrer d’abord la Colombie, puis la Pologne.

Pour la rencontre d’aujourd’hui (hier), l’adversaire n’avait pas un bon niveau. C’est pourquoi  le groupe doit essayer d’aller à un niveau supérieur, c’est-à-dire à une élévation de l’intensité de son jeu. Néanmoins, les joueurs sénégalais ont dominé toute la rencontre. Et je peux dire que l’on ne pouvait pas avoir un résultat moins que celui qu’on a enregistré en match d’ouverture.  

Comment vous avez apprécié le jeu de l’équipe du Sénégal ?

L’équipe sénégalaise s’améliore de compétition en compétition. La plupart d’entre eux jouent ensemble depuis  trois ans. Ils se retrouvent en équipe nationale. C’est ce qui fait que le collectif a pesé dans le match contre Tahiti. Les joueurs sénégalais ont également convaincu sur le plan de l’organisation. Ils ont commencé par un 4-2-3-1, avec deux milieux récupérateurs, Ousseynou Cavin Diagne  et Dion Lopy. Youssouph a joué comme attaquant de pointe. Ce système a permis de créer beaucoup d’espaces et d’intervalles par rapport à l’adversaire. Le jeu n’est pas mal, mais il faut l’améliorer.     

Quelle doit être l’attitude du Sénégal à l’occasion des deux prochains matches de poule ?  

Le Sénégal a deux redoutables adversaires qui l’attendent en phase de poules. La première rencontre est prévue dimanche contre la Colombie. Les Colombiens ont tous les arguments nécessaires pour rivaliser avec le Sénégal. La Colombie est très bien en petite catégorie. Ils sont même favoris pour les deux premiers tickets de qualification pour les huitièmes de finale du groupe A.  Le dernier match sera contre la Pologne. Mais il faudra élever un peu plus le niveau du jeu et surtout peser au plan mental. L’entraîneur, Youssoupha Dabo, doit travailleur à  ce niveau, parce que le mental est devenu un élément déterminant dans le football actuel. Il faut corriger les erreurs du premier match. Cela nous permettra de décrocher une place en huitièmes de finale.

Pensez-vous que le Sénégal peut égaler sa performance de 2015, où  l’équipe avait atteint les demi-finales de Coupe du monde des moins de 20 ans ?

Youssoupha Dabo dispose d’un groupe. Cette équipe  peut  réaliser la performance de 2015, c’est-à-dire disputer une demi-finale. Le groupe a acquis beaucoup d’expérience. Ousseynou Cavin Diagne, Ibrahima Niane, Youssouf Badji, Amadou Sagna… sont titulaires dans leurs clubs respectifs. Ils ont aussi joué le Mondial de 2017.  Il y a également le gardien Dialy Ndiaye qui a été sélectionné en équipe nationale, lors de la dernière journée des éliminatoires de la Can sénior Egypte-2019. Cela veut dire que le Sénégal a des joueurs talentueux. Cette ossature a l’expérience qu’il faut pour faire un bon tournoi et confirmer ce que le groupe de Koto avait réalisé en 2015. Le groupe de 2019 a les moyens et l’encadrement nécessaires. Il appartient à l’entraîneur  de faire quelques réglages.

Mali, Nigeria et Afrique du Sud sont les autres représentants de l’Afrique. Selon vous, est-ce que ces pays disposent des chances pour faire une bonne Coupe du monde en Pologne ? 

Le Nigeria a beaucoup plus de chances par rapport au Mali et à l’Afrique du Sud. Les Nigérians ont un groupe relativement difficile qui leur permet de se qualifier au second et d’aller même le plus loin possible dans la compétition. L’Afrique du Sud est logée dans un groupe très relevé qu’il partage avec le Portugal, l’Argentine et la Corée du Sud. Le Mali, champion d’Afrique en titre, se trouve dans la  même situation. Les Maliens vont affronter la France, le Panama et l’Arabie saoudite. Donc, la phase de poules est compliquée pour ces deux pays, mais ils ont les moyens de s’en sortir. L’Afrique a des talents en petite catégorie. Ce qu’il faut aux pays africains, c’est de se concentrer et de croire en eux. L’Afrique a des équipes qui peuvent faire des pas de géants dans ce Mondial.   

OUMAR BAYO BA