Publié le 26 Aug 2012 - 10:05
COLÈRE À NIAGUE WOLOF

Un chérif au cœur d’un litige foncier

 

Après les populations de Beunoba, c’est au tour de leurs voisines de Niague de montrer leur colère face à la spoliation dont elles se disent victimes.

 

Les populations font face à un chérif porteur d’un projet de construction d’un institut islamique dénommé Mozdahir. Hier, elles ont failli en venir aux mains avec les gendarmes qui encadraient le début des travaux de terrassement de la future infrastructure. Les populations ont été surprises par le débarquement des gendarmes fortement armés à bord d’une dizaine de pick-up. Les choses se seraient empirées n’eût été l’intervention du ministre Oumar Guèye qui a appelé le chef de village afin que ce dernier calme les habitants.

 

Car, selon les populations, depuis le 27 décembre 2007, l’ancienne communauté rurale, sous la direction d’Oumar Guèye, avait octroyé au village de Niague Wolof, par délibération du conseil rural et approuvé par le sous préfet, une superficie de 81 hectares pour son extension. Mais, il se trouve qu’une personne est venue avec des documents pour dire qu’il a un bail de l’Etat, amputant du coup les 51 hectares alors que selon Babacar Ndiaye, l’un des manifestants, ‘’la plupart des jeunes n’avaient jusque-là pas de chance d’avoir un toit et ils sont obligés de s’entasser chez leurs parents’’.

 

D’après M. Ndiaye, c’est le 22 mars dernier que le chérif est venu, avec un bail, pour leur dire que le président Abdoulaye Wade lui avait cédé ces terres. ‘’Pendant ce temps, nous avions une délibération depuis plus de dix ans’’, fait-il remarquer. Non sans prévenir : ‘’On nous apporte des armes et des grenades lacrymogènes alors que nous ne faisons que protéger nos terres. Il y a eu un Malick Ba à Sangalkam. Si rien n’est fait, il y aura plus de trente Malick Ba à Niague’’.

 

Du côté du chef de village de Niague, le vieux Mandiaye Ndiaye, il rappelle que ses habitants tiennent à ces terres et qu’ils ‘’ne céderont pas un seul centimètre’’. Aussi, en appelle-t-il au président de la République pour corriger ce qui se passe et éviter de prendre des arrêtés qui n’arrangent pas les pauvres paysans qu’ils sont.

 

Pour le président de la délégation spéciale, Momar Diouss, que certaines populations accusent d’être trempé, il déclare n’être ‘’ni de près ni de loin mêlé à ce qui se passe’’. Il se dit même être ‘’du côté des populations’’ parce qu’en plus des 81 hectares que leur avait octroyé l’ancienne communauté rurale, il a fait en sorte que 41 autres hectares soient octroyés au village de Niague Wolof et de Niague Peulh.

 

Pape Moussa Guèye

 

 

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