Publié le 19 Mar 2020 - 01:36
COLLECTE DE FONDS LUTTE CONTRE LE CORONAVIRUS

Les enseignants donnent un million et promettent 100 millions

 

Vaincre le coronavirus est le seul mot d’ordre donné par les enseignants, en ce moment. Ils ont décidé d’apporter leur contribution à l’effort national.

 

Le groupe des sept syndicats d’enseignants représentatifs s’est réuni en plénière d’urgence, avant-hier, pour apprécier la situation scolaire, face à l’évolution de la pandémie du coronavirus. Les enseignants ont décidé de suspendre leur mot d’ordre de grève et leur plan d’action jusqu’à nouvel ordre. Face à la presse, ils ont, en outre, annoncé l’ouverture d’un fonds national de solidarité. Lequel est alimenté à partir des contributions volontaires des enseignants. Ce dernier est destiné à soutenir l’effort national de lutte contre la pandémie de la Covid-19. Pour concrétiser cela, le G7 a fait un premier versement symbolique d’un million de F CFA.

Le secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal/Authentique, Abdou Faty, signale que ‘’si chaque enseignant donne au moins 1 000 F CFA, ils vont récolter 100 000 000 F CFA’’. Le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saemss), Saourou Sène, pour sa part, indique que le G7 réaffirme toute sa disponibilité, son engagement et sa détermination à contribuer à l’élan de solidarité nationale pour endiguer la pandémie.

Ainsi, ils ont décidé de mener des actions de solidarité, au-delà de leur contribution financière, comme le lancement d’une campagne nationale de sensibilisation et de communication contre le virus. Ils ont lancé un appel à tous les enseignants du Sénégal à cet effet, afin qu’ils s’impliquent, en tant que relais, dans la campagne de sensibilisation auprès des populations. D’après eux, c’est maintenant plus que jamais qu’ils pourront remplir leur rôle d’éducateurs et de communicateurs, en sensibilisant et en aidant à l’éveil des consciences.

Par ailleurs, Saourou Sène affirme que ‘’le G7 réitère sa demande relative au renforcement des mesures de protection à l’endroit de tout le corps médical sénégalais, afin de lui permettre de mieux assurer sa mission de prévention et de traitement des populations’’. Également, ils renouvellent leur engagement à accompagner les élèves du Sénégal. Dans ce cadre d’ailleurs, ils ont rencontré le ministre de l’Éducation nationale, Mamadou Talla, pour définir les voies et moyens pour donner sens à cette mission.

‘’Il faut approfondir la réflexion‘’

Sur la menace du quantum horaire, Ndongo Sarr trouve qu’il n’est pas impératif de s’arrêter aux premières mesures prises par le ministère de l’Éducation nationale, dans un contexte où on parle d’e-learning. Il constate que toutes les conditions ne sont pas réunies pour la mise en pratique de ce modèle. Selon lui, la population est à majorité rurale, les difficultés territoriales de mise à disposition de l’Internet, les modèles pédagogiques ne sont pas stabilisés et tous les enseignants ne sont pas outillés pour encadrer les élèves. Pour lui, les enseignants demeurent le médium.

Donc, un travail de réflexion avec tous les acteurs est nécessaire, afin d’approfondir la réflexion pour voir comment minimiser l’impact.

Mieux, il se projette sur une éventualité : ‘’Au Sénégal, nous avons du mal à atteindre le quantum horaire, vu les perturbations. Il est évident qu’avec cette situation de crise qui n’est pas circonscrite dans le temps, au-delà des trois semaines de suspension des cours, il se pourrait que la suspension provisoire des enseignements soit prolongée.’’ Dans ce cas, Ndongo Sarr propose de ‘’revisiter le calendrier scolaire dans sa globalité et de faire des propositions. Ce travail doit être fait de manière inclusive par les acteurs’’. Les enseignants annoncent qu’il existe un ensemble de plateformes sur lesquelles beaucoup de leurs collègues ont travaillé pour mettre des contenus pouvant permettre aux élèves en classes d’examen de se préparer.

AIDA DIENE

 

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