Publié le 26 Sep 2016 - 14:21
COLLECTIF DES VICTIMES DE GADAYE

‘’Ce site sera notre cimetière, si…’’

 

Les propriétaires des 253 maisons détruites à Gadaye se disent prêts à être enterrés sur le site. Ils ont organisé hier une manifestation pour dénoncer les agissements de Babacar Fall, patron de la société Technologie 2000, avec qui ils sont en procès. Ils lui reprochent une campagne médiatique tendant à influencer la décision du tribunal.

 

Alors que leur procès est prévu le 8 décembre prochain, le collectif des 253 victimes de Gadaye ne compte pas laisser leur adversaire de promoteur ‘’distiller des contrevérités au sein de l’opinion’’. Le collectif reproche à Babacar Fall sa dernière sortie dans la presse pour dire que les victimes ont été déboutées par le tribunal, alors qu’il n’en est rien. Etant entendu que le verdict n’est pas encore rendu. Elles lui demandent de prendre patience et d’arrêter cette campagne médiatique dont l’unique objet est d’orienter le verdict du Tribunal. Hier, arborant des brassards rouges, les membres des 250 familles ont tenu un sit-in sur le terrain vague jonché de gravats qui abritait, il y a peu, leurs habitations.

Hommes, femmes, enfants, veuves ont dit leur détermination à ériger sur le site leurs maisons et surtout d’obtenir réparation du préjudice qui leur a été causé. En effet, sur ce terrain d’une superficie de 4 ha se trouvaient 253 maisons détruites en 2013. Certaines demeures étaient en cours de construction. D'autres étaient achevées. Le préjudice subi est estimé à plus de 2 milliards F CFA. C’est la société Technologie 2000, dirigée par Babacar Fall, qui est pointée du doigt. Les victimes lui réclament un montant de 25 milliards pour tout préjudice confondu.

‘’Nous sommes prêts à y verser notre sang. Les cimetières de Guédiawaye peuvent changer de lieu, car on va tous nous enterrer dans ces lieux. Ce site sera notre cimetière. Que ce soit clair, si le promoteur met les pieds ici, il nous verra sur les lieux. Nous sommes prêts à tout. Nous l’attendons de pied ferme. Nous lui demandons de montrer aussi l’acte de vente des 4 ha. Ce terrain nous appartient. Nous avons averti toutes les forces policières de la banlieue’’, a dit Ousmane Thiam, porte-parole du jour. ‘’Les menaces et les intimidations, a-t-il ajouté, ne passeront pas. On n’acceptera pas qu’on nous sacrifie. Il faudra que ça soit clair dans la tête de tout le monde. Il y a eu dans le passé ‘’talaatay Ndeer’’, on risque de voir ‘’talaatay Gadaye’’. Nous le poursuivrons jusqu’à ce que le tribunal vide ce dossier. Nous attendons ceux qui veulent la confrontation car ils l’auront. Nous ne permettrons pas cette campagne de désinformation’’, a-t-il martelé.

CHEIKH THIAM

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