Publié le 18 Dec 2014 - 16:06
COLLOQUE INTERRELIGIEUX DE LA FONDATION KONRAD ADENAUER

L’exemple du Sénégal magnifié

 

La Fondation Konrad Adenauer (FKA) a réuni des religieux, des experts et des responsables de la société civile à l’occasion de son colloque annuel sur le dialogue interreligieux. Une occasion de louer l’harmonie religieuse qui caractérise le Sénégal.

 

Quelle place la religion accorde-t-elle à la femme ? C’est à cette question que les conférenciers du colloque sur le dialogue interreligieux organisé par la Fondation Konrad Adenauer (FKA) ont tenté d’apporter une réponse. Issus des trois religions monothéistes, les participants semblent tous s’accorder sur un fait : La religion accorde une place privilégiée à la femme. ‘’L’Islam sacralise la femme’’, déclare Oumar Diène, secrétaire général de l’association des imams et oulémas du Sénégal. Venu représenter l’évêque de Thiès, l’abbé Patrick Faye a rappelé la place proéminente qu’occupe la vierge Marie dans la religion chrétienne. Il a, en outre, loué les vertus des femmes qu’il qualifie ‘’d’amazones infatigables de la paix’’.

Malgré ces déclarations favorables à la cause des femmes, la réalité est moins reluisante. Ainsi, la représentante du ministre de la Femme regrette le décalage entre les prescriptions religieuses et la réalité des faits. Selon elle, la religion est justement instrumentalisée pour asseoir la domination des femmes et faire taire leurs revendications. Pour illustrer son propos, elle rappelle la déplorable condition des femmes dans certaines parties du monde. ‘’Elles y sont violentées, dominées et privées de leurs droits au nom de la religion’’, dénonce-t-elle.

Néanmoins, Awa Ndiaye, une intervenante dans le public, tient à nuancer ces propos. Selon elle, ce ne sont pas les religions qui sont en cause mais leurs différentes interprétations. D’où la nécessité pour les croyants de chercher la vérité par eux-mêmes sans se laisser influencer par ‘’une interprétation d’obscurantistes religieux’’. 

Reconsidérer l’importance qui doit être accordée aux femmes est d’autant plus nécessaire qu’elles peuvent guérir les maux qui gangrènent la société. Elles sont considérées comme des alliées pour combattre la discrimination et l’intolérance. Et  selon le Pr Babacar Samb, venu représenter le recteur de l’UCAD, ‘’les femmes sont la garantie d’une paix durable dans un monde éprouvé et tenaillé par des violences de toutes sortes perpétrées au nom de la religion’’.

Dans le même sillage, Andrea Kolb, représentante résidente de la Fondation Konrad Adenauer, souligne que ‘’ces violences sont en garde partie dues à l’absence de dialogue entre les différentes religions’’. Ainsi, dans certaines parties du monde, les actes terroristes rythment le quotidien des populations. Un état de fait que déplore Elie Ben Tura, ambassadeur d’Israël au Sénégal. Selon ce dernier, la tolérance religieuse doit être prêchée et la diversité préservée.

Les participants n’ont pas manqué de louer l’harmonie religieuse qui caractérise le Sénégal. Néanmoins, ils jugent important de préserver cet acquis ‘’dans un monde soumis aux diktats des intégristes et secoué par l’expression de la haine’’.

Mariam Diallo (Stagiaire)

 

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