Publié le 24 Feb 2012 - 10:08
COMMENTAIRE

Prolégomènes d’une chute verticale ou le festin de pseudo-intellos couchés

Dès que l’on finit de parcourir ce galimatias, l’on est réduit à se demander comment des gens qui se sont auto-proclamés ''cadres libéraux'' peuvent se rabaisser à ce niveau pour se faire signer et endosser un ouvrage aussi infect ! Nous l’allons montrer tout-à-l’heure, pour écrire comme le Poète.

 

D’abord, il ne s’agit nullement d’une initiative des cadres du PDS et des FAL convoqués à la va-vite pour endosser un document déjà œuvré par leur candidat. Oui, cette déclaration est l’expression concentrée de la peur panique et du manque de courage de l’initiateur qui se trouve, malgré lui, placé dans une ceinture de feu. Tout le monde sait qu’il n’y a point de ''cadres libéraux'' ; il y a plutôt des ''libéraux cadrés'' par leur Patron à coups de millions, de prébendes, de dessous de table, de postes de responsabilité la plupart du temps immérités…

 

Bref, revenons à cette déclaration qui est le fruit de la seule imagination plombée du Grand sortant enfermé dans ses certitudes finales et prêt à tout et pour tout pour continuer à conduire les destinées d’un pays et d’un peuple qui lui ont définitivement tourné le dos. Quand un Chef d’État en fin de cycle politique s’autorise une telle démarche suicidaire, c’est que ce monsieur, qui doit tout au pays et auquel le pays a tout donné, devient une menace grave à la stabilité, à la paix et à la sécurité nationale. Récuser les États-Unis d’Amérique et la France du processus d’observation de l’élection présidentielle relève de l’irresponsabilité, de l’immaturité politique et stratégique. Il s’agit d’un acte délibéré de provocation présidentielle - et c’est ainsi que le comprennent les Autorités des États ciblés - qui n’aura aucune suite de la part de la France et des États-Unis, selon des sources recoupées et dignes de foi. Car, en vérité, ces pays comprennent bien les objectifs visés par le Président sortant qui a définitivement épuisé tous ses mandats : piéger les deux pays en les incitant à aller le voir pour négocier leur maintien dans le dispositif d’observation électorale. Il perd son temps car ces pays fonctionnent comme des États normaux et ne vont jamais réagir à une déclaration-bidon d’une pseudo-organisation de cadres fictive, gérée par un Serigne Mboup dont la légitimité est d'ailleurs fort contestée. Le sortant doit prendre son courage à deux mains et demander aux Américains et aux Français de se retirer et de rentrer dès aujourd’hui chez eux car ils sont non désirés ; c’est plus courageux et plus simple que d’instrumentaliser, si honteusement, des cadres qui n’existent nulle part.

 

Dire que ''la France et les États-Unis ont pris fait et cause pour l’opposition sénégalaise qui n’a jamais caché son intention de saboter le scrutin du 26 février 2012'' ne recoupe pas la réalité des choses. Ignorer que ''la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État indépendant et souverain'' est un principe qui n’est plus absolu : il est fortement tempéré par le principe de ''la responsabilité de protéger''. En s’arc-boutant sur le principe de non-ingérence, les pseudo-cadres libéraux ont certainement dû oublier la randonnée aérienne sous escorte française de leur candidat à Benghazi, les injonctions du Président sortant à ce même Obasanjo (il y a exactement dix ans) à qui il avait osé demander de respecter le nombre de mandats limité à deux par la Constitution de la République Fédérale du Nigeria.

 

Ressasser que ''tout citoyen jouissant de ses droits civils et politiques a le droit de se porter candidat'', selon la Charte européenne des droits de l’homme, c’est aller chercher trop loin ce que le ''cadre libéral'' peut trouver si près, dans la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et dans sa propre Constitution. C’est faire preuve d’un complexe et d’un racisme intellectuels qu’on reproche aux adversaires politiques qui contestent, preuve à l’appui fournie par des juristes ''senegalensis'', et non par des étrangers français ou autres, comme s’en glorifient nos ''libéraux cadrés'' qui vont jusqu’à reprocher aux Autorités officielles françaises de ne pas tenir compte des positions d’éminents juristes français sur la validité de la candidature du Président sortant. Là, franchement, on est, quasiment, à la limite de la folie politique et du déraisonnable intellectuel. Triste…

 

Enfin, on est en droit de piaffer de rigolades quand on lit : ''Les cadres du PDS et des FAL 2012 lancent un appel solennel à tous les intellectuels (sic!), cadres (sic!) patriotes (sic!) et nationalistes (sic, sic, sic!) soucieux de l’indépendance et de la dignité des peuples africains pour qu’ils se prononcent contre l’ingérence étrangère, notamment américaine et française, dans les affaires intérieures du Sénégal.'' Que cette pétition de principe vienne de ce candidat inconstitutionnel est aux confins de la démence intellectuelle et morale. Qui a été instrumentalisé pour porter atteinte à la dignité des peuples africains pour aller insulter Kadhafi chez lui à Benghazi ? Qui a tout fait pour se faire présenter à Obama avec son fils, en marge du Sommet du G 8 en France ? Qui a investi des millions de dollars pour obtenir un tête-à-tête avec le Président américain ? Qui a créé un groupe de lobbying médiatique pour polir son image en France à coups de millions d’Euros financés par l’argent public ? On a l’impression de lire Gbagbo ou d’entendre Kadhafi qui fut son mentor et dont il défendait les thèses les plus absurdes à des fins… Soyons sérieux. Nul n’est plus dupe : ce discours ne colle plus et n’ameute plus. Il est celui d’apprenti-dictateur en phase terminale…

 

Rédaction EnQuête

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