Publié le 11 Mar 2019 - 19:33
COMMISSAIRE TABARA NDIAYE (PORTE-PAROLE DE LA POLICE)

"Comment nous avons géré l’élection présidentielle"

 

La question sécuritaire a été une préoccupation majeure, lors de l’élection présidentielle. Hier, le commissaire Tabara Ndiaye, porte-parole de la police, s’est longuement prononcée sur la stratégie policière pour relever le défi, au ‘’Grand Jury’’.

 

"Pour l'élection présidentielle, nous avons su prendre nos devants. On a élaboré une stratégie, depuis le parrainage, pour veiller au grain. Il y a eu un poste de commandement qui a été mis sur pied par l'autorité. Il y avait même des gendarmes et des militaires", renseigne le commissaire Tabara Ndiaye. La porte-parole de la police nationale souligne qu’à Touba comme à Dakar, la police a su prendre les devants, ‘’car il y avait des craintes. Nos éléments ont été sur les lieux un peu plus tôt pour veiller au grain. Le ministre de l'Intérieur voulait que l’élection se passe dans de bonnes conditions. Ce qui a été le cas".

En outre, la cheffe du Bureau des relations publiques de la police a été invitée à se prononcer sur la criminalité qui a pris de l’ampleur dans ce pays. Selon ses explications, c'est dû à certains facteurs qui ont pour noms débits de boissons, promiscuité, maisons meublées... "Ce sont des facteurs qui font que la criminalité persiste. Il urge d'organiser des méthodes préventives pour juguler ce phénomène. La plupart des bars doivent fermer à minuit. Cela dépend des licences. Mais il y a peu qui respectent cela. Mais nous contrôlons pour que, dans ce genre de lieux, la loi puisse être respectée. Nous faisons des descentes récurrentes dans les bars", explique le commissaire.

Fusion police-gendarmerie

Faut-il fusionner la police et la gendarmerie ? "Nous espérons que, d'ici peu, les deux forces vont fusionner. Les hautes autorités y pensent. Ce sera dans l'intérêt de tout le monde. Qu'il n'y ait plus cette séparation de secteurs entre la police et la gendarmerie. Que les gens travaillent en synergie. Pour l'instant, on n’en est qu'à la phase de réflexion. Les stratégies ne sont pas encore définies. Mais c'est sûr qu'à l'issue, ce sera dans l'intérêt de tous, autrement dit quelque chose qui va arranger tout le monde", répond-t-elle.

"Levée de certaines contraintes pour qu'il y ait plus de femmes"

Selon les révélations du commissaire Tabara Ndiaye, il y a actuellement 27 femmes commissaires de police au Sénégal, 6 femmes officiers et une dizaine de sous-officiers. En tout, selon elle, il y a plus de 500 femmes dans la police. Soit 9 % du personnel. Malgré ce chiffre, les femmes peinent à percer. D'où, pour elle, la levée de certaines contraintes pour qu’il y ait plus de femmes dans la police. Il s'agit notamment de la taille et des capacités physiques.

Corruption dans la police

La question de la corruption dans la police revient sans cesse au-devant de l’actualité. Aux yeux du commissaire Ndiaye, elle n'est pas systématisée. "Nous constatons des cas isolés et les fautifs sont toujours sanctionnés. On ne le rend pas public, mais il y a toujours des suites, à chaque fois qu'un cas est signalé. On ne fait pas de publicité sur ça pour le respect de la dignité", dit-elle.
Avant de laisser entendre que le métier fait toujours rêver les jeunes. En attestent les 12 000 candidats de l’année dernière pour juste 1 500 places.

CHEIKH THIAM (AVEC RFM)

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