Publié le 26 Oct 2015 - 14:04
COMMISSION MIXTE SÉNÉGAL-MAURITANIE

‘‘Lever la rupture de charge dans le transport routier ’’ 

 

La Mauritanie et le Sénégal ont besoin d’une impulsion pour intensifier un champ de relations qui s’élargit de plus en plus. Signe de cette importance, ce sont les deux chefs de gouvernement qui ont présidé à cette douzième session de la commission mixte. De tous les grands axes de la relation bilatérale, le pont de Rosso semble être la priorité des deux parties.

 

Le Sénégal et la Mauritanie ont beaucoup de domaines de coopération en commun qui préoccupent leurs autorités. La pêche, l’agriculture, le transport routier, l’énergie, la libre circulation des personnes et des biens, et les infrastructures.

Si l’on y ajoute les quantités non négligeables de ressources d’hydrocarbures découvertes récemment dans leur sous-sol respectif, et les priorités de nature géopolitique comme la criminalité transfrontalière, les trafics illicites, l’extrémisme ou le terrorisme, les deux pays ont intérêt à agir de concert.  Ces questions ont été à l’ordre du jour de la 12ème session de la grande commission mixte de coopération entre la République islamique de Mauritanie et le Sénégal, tenue vendredi dernier à Dakar. 

Le Premier ministre sénégalais,  Mahammad Dionne, qui a dirigé la cérémonie en compagnie de son homologue mauritanien Yahya Ould Ademine, a par exemple mis l’accent sur la nécessité de ‘‘lever la rupture de charge dans le transport routier pour augmenter le volume des échanges’’. Et comme volonté concrète de cet appel, le pont de Rosso est dans la ligne de mire des autorités des deux pays. ‘‘Il nous appartient de finaliser les études et de trouver les financements nécessaires à la réalisation du pont de Rosso qui aura un impact certain dans la promotion de la coopération économique et commerciale entre nos deux pays’’, a-t-il plaidé. ‘‘Des instructions ont été données au ministre en charge des Transports et des Infrastructures d’aller très rapidement vers la construction de ce pont à l’instar de ce qui a été fait sur la construction du pont du Fleuve Gambie’’, renchérit le ministre des Affaires étrangères du Sénégal, en marge de la cérémonie officielle.

Passage à l’acte

La nouveauté pour cette session est qu’elle est ‘‘placée à un niveau très élevée puisque ce sont les ministres des Affaires étrangères qui conduisent les commissions mixtes habituellement’’, à en croire Mankeur Ndiaye. Cette rencontre a été l’occasion de dresser le bilan des actions réalisées depuis la tenue à Nouakchott de la 11ème session  de la grande commission mixte de coopération en février 2013 et d’ouvrir de nouvelles perspectives d’une coopération fructueuse, mutuellement avantageuse et englobant des domaines variés d’autre part.

A l’instar de ce qui a été fait avec le Maroc, la décision des deux Pm a été de mettre sur pied un groupe d’impulsion pour suivre de très près la coopération entre les deux commissions  mixtes, fait savoir le chef de la diplomatie sénégalaise. ‘‘ Cela afin que toutes les décisions prises, toutes les recommandations faites, soient suivies d’effet. Généralement après la réunion, chacun retourne chez lui attendant la prochaine commission mixte dans deux ou trois ans. Ce groupe va inclure un certain nombre de ministères-clés  dont ceux des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de la Pêche, de l’Energie, des Transports qui vont se réunir tous les trois mois pour faire le point sur l’Etat de la coopération’’, conclut-il.

Les pêcheurs sénégalais bientôt libres

Interpellé sur le cas des pêcheurs sénégalais détenus en Mauritanie, Mankeur Ndiaye espère qu’un dénouement heureux sera vite trouvé à cette situation. ‘‘Cela fait partie des questions qui sont actuellement en discussion sur le volet de la pêche.

 La Mauritanie fournit chaque année des quotas avec des licences de pêche. ‘’Nous savons les difficultés que cela pose parfois pour le renouvellement de ces licences et les difficultés de franchissement des limites de la frontière entre les deux pays. Certains Sénégalais sont pris parfois en Mauritanie. Nous avons bon espoir que des solutions seront bientôt trouvées à ces questions’’, s’est-il engagé. Il a annoncé la visite de ministres sénégalais le mois prochain dans la République islamique voisine pour régler ces problèmes.

‘‘C’est la même question sur la circulation et les droits des Sénégalais en Mauritanie. le ministre de l’Intérieur va se rendre dans ce pays le 23 novembre prochain, ainsi que celui de l’Energie,  pour discuter de certaines modalités avec leurs homologues’’, annonce Mankeur Ndiaye.  

OUSMANE LAYE DIOP

 

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