Publié le 11 Oct 2018 - 00:16
COMMUNALISATION - DOMAINE AGRICOLE COMMUNAUTAIRE

Tendouck…. ou le mépris des autorités étatiques

 

Oubliées de l’Acte III de la décentralisation,  les populations de Tendouck continuent de dénoncer cette injustice, réclamant l’érection du village en commune. Elles exigent, par ailleurs, la réalisation, dans les meilleurs délais, du projet de Domaine agricole communautaire (Dac) décidé d’un commun accord  avec l'ancien coordonnateur du Prodac.

 

Les rideaux sont tombés sur la 44e édition du Congrès de Tendouck tenue du 5 au 7 octobre. Portée par l’association Honnoro pour le développement de ce village situé dans le département de Bignona, cette rencontre annuelle constitue ‘’un moment fort de communion, d’échanges, de réflexion, de partage et de décisions sur les nouvelles orientations et axes majeures susceptibles de booster le développement endogène’’ du terroir. A l’occasion, différentes questions ont été soulevées lors de ce congrès qui a réunis autour du sous-préfet de Tendouck les personnes du 3e âge, les autorités religieuses et coutumières, les jeunes et les femmes ainsi que différentes délégations représentant les ressortissants du village établis dans les autres contrées du pays. Il s’agit notamment  de la communalisation du village. Une ‘’priorité’’, de l’avis du président de l’association.

‘’Tendouck est le seul chef-lieu d’arrondissement du pays à ne pas être érigé en commune, dans le cadre de l’Acte III de la décentralisation. Nous ne comprenons pas cette décision de l’Etat’’, a dénoncé Babacar Salifana Diatta.

Situé dans le département de Bignona, le village de Tendouck, où vivent plus de 10 000 âmes, regorge pourtant d’atouts majeurs et d’énormes potentialités pour son développement. ‘’Avec l’Acte III de la décentralisation, les populations croyaient que le village devait, enfin, être érigé en commune. Grande fut notre surprise. Cette vieille revendication, si elle n’est pas satisfaite, continuera de plomber le développement de notre village, malgré les nombreux efforts que ne cessent de fournir les populations. L’Etat doit corriger cette erreur’’, a fait savoir M. Diatta.

Le Congrès annuel du village a aussi servi de prétexte aux populations pour réclamer son Domaine agricole communautaire (Dac). Les populations  exigent  que ce dossier soit diligenté dans les meilleurs délais, pour permettre de lutter efficacement contre la pauvreté, l’exode rural et l’émigration clandestine. ‘’Un  site de 1 000 hectares a été choisi et fait l’objet d’une délibération. Nous avons tout mis à la disposition du Prodac pour la réalisation de ce projet important’’, a-t-il renseigné. 

‘’Malheureusement, a-t-il regretté, le dossier traine, du simple fait de la volonté du coordonnateur national du Prodac’’. Après plusieurs démarches effectuées, il s’avère que le dossier ‘’se trouve bel et bien’’ sur le bureau du nouveau coordonnateur, Mamina Daffé. Ainsi, Babacar Salifana Diatta demande à ce dernier de ‘’se conformer aux décisions prises d’un commun accord avec le Prodac’’.

Outre ces questions, le financement des jeunes et des femmes a, lui aussi, occupé une place de choix lors de cette rencontre annuelle de Tendouck, qui regorge de nombreux cadres dans tous les domaines.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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