Publié le 16 Jan 2019 - 22:16
COMMUNE DE NIAGHA A KOLDA

42 panneaux solaires volés 

 

Les habitants de la commune de Niagha, localité située à l’est de la région de Sédhiou, sont victimes d’une série de vols de panneaux solaires.  De 2012 à 2018, les bandits ont soustrait 42 panneaux solaires.

Reportage

Le marché des panneaux solaires est florissant, dans le monde rural. Particuliers, entreprises et institutions s’équipent. Un business qui ne laisse pas indifférents les délinquants. Dans la commune de Niagha, les populations sont victimes d’une incroyable série de vols de panneaux solaires, ces dernières années. De ce fait, il faut vraiment s’employer pour conserver son panneau photovoltaïque dans cette localité.

Dernièrement, le projet Caritas Espagnole, basé à Kolda, a créé 10 blocs maraichers dans la commune de Niagha.  Ces périmètres ont suscité un grand espoir chez les populations du village de Médina Téning qui ont bénéficié d’un bloc. Dans cette ferme agricole, trois grands panneaux solaires ont été installés, permettant aux femmes de puiser de l’eau, afin d’arroser leurs plants. Mais, à leur grand désespoir, les trois panneaux solaires ont été dérobés.

Un peu plus tôt, l’année dernière, des bandits ont pénétré nuitamment dans le verger de Sékou Oumar Baldé pour voler ses panneaux. Le promoteur des fermes Natangué de Saré Téning raconte : ‘’Dans la nuit du 16 au 17 avril 2018, des hommes encagoulés, armés de gourdins, de coupe-coupe et de fusils ont fait irruption dans ma ferme agricole. Ils ont assommé le gardien, avant d’emporter avec eux six panneaux solaires et un moduleur.’’ Dans cette commune, on se rend compte que le phénomène persiste, malgré les mesures prises et les plaintes déposées.

En 2012, l’école élémentaire de Saré Téning a perdu ses trois panneaux installés au sein de l’établissement. L’année suivante, c’est l’antenne de Sinthiang Téning qui a subi le même sort. Quatorze panneaux solaires y ont été volés la nuit. En 2014, huit panneaux solaires appartenant à l’antenne Organe, installée dans le village de Saré Téning, ont été emportés. En 2017, le village de Bambadala II, qui avait bénéficié du projet Peracod, a vu ses huit panneaux volés.

Parcourir 20 km pour charger son portable

Dans la commune de Niagha, aucun chiffre officiel n’est encore disponible sur l’ampleur du phénomène. Mais le constat est là. D’autant que, renseigne le maire de la commune de Niagha, Yoro Mballo, la localité ne dispose jusqu’ici pas d’électricité. ‘’L’électricité reste toujours un luxe pour les populations. Ce qui fait que charger un téléphone portable est un véritable parcours du combattant. Les propriétaires de téléphones portables sont obligés de parcourir 20 km pour se rendre soit à Tanaff ou à Saré Yoba Diéga, à bord de vélo ou de moto’’.

L’édile se désole des vols. ‘’Ces panneaux solaires, ajoute-il, aidaient les élèves à apprendre leurs leçons et d’éviter la lumière des lampes tempêtes et des bougies, car il y a des risques encourus. Les enseignants aussi peuvent faire des tirages, photocopier des documents ou encore se connecter à l’Internet pour faire des recherches. Les femmes ne sont pas en reste. Car, dans les fermes agricoles, les panneaux solaires aident à puiser l’eau des puits pour arroser les parcelles ou faire la lessive et laver la vaisselle’’.

Autre importance capitale dans les villages où sont installés des panneaux solaires : les habitants peuvent suivre les informations à travers la télévision, se connecter à Internet sur leurs téléphones portables pour communiquer avec leurs parents qui sont en Europe.

Les voleurs ne sont pas inquiétés jusque-là

A Niagha, les bandits courent toujours. Aucun malfaiteur n’a été arrêté, malgré les plaintes déposées soit à la brigade de gendarmerie de Samine ou au tribunal de grande instance de Kolda contre X. De ce fait, les populations fondent leurs espoirs sur l’avènement des lignes de haute tension. ‘’A ce moment-là, nous allons retrouver la paix’’, soulignent des victimes.

En attendant, les propriétaires de panneaux optent pour la soudure des panneaux solaires à leurs supports.

EMMANUEL BOUBA YANGA

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