Publié le 8 Jan 2018 - 20:14
CONCERTATION SUR LE PROCESSUS ELECTORAL

Les mises en garde du Corecte

 

Pour continuer à prendre part aux concertations sur le processus électoral, le Cadre de l’opposition pour la régularité, la clarté et la transparence des élections (Corecte) exige le retrait du parrainage dans les discussions.

 

Le blocage noté dans les concertations sur le processus électoral est loin d’être levé, vu les positions divergentes affichées par les différentes parties prenantes au dialogue politique jusqu’ici suspendu. Alors que la mouvance présidentielle campe sur sa position, le Cadre de l’opposition pour la régularité, la clarté et la transparence des élections (Corecte) pose comme condition sine qua non le retrait des discussions de la question sur le parrainage pour retourner à la table des négociations.

Selon le président du parti Les démocrates réformateurs (Ldr) et ses alliés dudit cadre, le parrainage tel que proposé par la majorité comme condition pour tout parti politique ou coalition de partis politiques devant présenter un candidat à l’élection présidentielle, n’est pas pour faciliter la reprise et la continuité des concertations.

Prévu dans la loi électorale, le parrainage est jusqu’ici réservé aux candidats indépendants. La majorité, dans les discussions en cours, propose qu’il soit élargi à toutes les formations politiques ou coalitions de partis qui souhaiteraient présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2019. Cette nouvelle proposition nécessite ainsi 0,75 % des électeurs inscrits, soit au moins 50 000 signatures réparties entre six régions, en lieu et place des 10 000 signatures requises et exigées aux candidats indépendants dans l’actuelle loi électorale.

Pour le Corecte, cette proposition formulée par la majorité n’est ni plus ni moins qu’une ruse pour limiter les candidatures en 2019. C’est pourquoi il exige qu’elle soit retirée purement et simplement des discussions. Car n’étant pas conforme aux dispositions de l’article 29 de la Constitution, de même que celles des articles L57 et L116 du Code électoral. ‘’Le parrainage tel que proposé par la majorité risque d’être le point fondamental de divergence, pour ne pas dire de rupture.

Le Corecte rappelle qu’il ne s’aurait en être aucunement question, dans le cadre des concertations à mener’’, fulminent Modou Diagne Fada et ses alliés. Ils mettent ainsi en garde le pouvoir qui, ‘’après avoir usé et abusé de la voie judiciaire pour mettre hors compétition de potentiels candidats, tente, cette fois-ci, par le truchement de l’article L116 dont certaines de ses dispositions sont peu explicites, d’invalider des candidatures’’. Cette pratique ‘’surannée’’, selon eux, met en berne le principe sacro-saint de la libre participation des citoyens à l’expression de la démocratie. C’est d’ailleurs pourquoi le Corecte envisage d’engager une bataille à divers niveaux pour faire face à ce qu’il considère comme une ‘’machination’’.  

Outre le retrait du parrainage dans les discussions, Modou Diagne Fada et ses alliés continuent de réclamer une baisse substantielle de la caution dont le montant était fixé à 65 millions de nos francs à la dernière élection présidentielle. En outre, ils interpellent le régime sur la délivrance des cartes d’identité en souffrance à leurs ayants droit, à l’inscription des jeunes sur les listes électorales, à la régularisation des multiples dysfonctionnements constatés. Mais aussi ‘’sur les modalités et conditions de rationalisation des formations politiques, la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles sur le statut de l’opposition et de son chef, et la nécessité d’ériger une autorité indépendante en charge des élections’’.  

ASSANE MBAYE

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