Publié le 26 Jan 2016 - 05:02
CONCERTATIONS SUR LES REFORMES CONSITUTIONNELLES

Le Pds exige la participation d’Oumar Sarr et de Karim Wade

 

Le Parti démocratique sénégalais (Pds) est partant pour des concertations sur les réformes constitutionnelles auxquelles le président de la République invite la classe politique et la société civile. Mais Abdoulaye Wade et ses camarades libéraux fixent comme condition la participation d’Oumar Sarr et de Karim Wade à cette rencontre.

 

Les libéraux du Parti démocratique sénégalais (Pds) ne ratent aucune occasion pour exiger la libération de leurs camarades et responsables emprisonnés. Invités à prendre part aux consultations sur les réformes constitutionnelles entamées par le président de la République, Macky Sall, Abdoulaye Wade, secrétaire général dudit parti et ses camarades posent leurs conditions. Ils exigent que Karim Wade et Oumar Sarr, qui jusqu’ici séjournent en prison, prennent part à cette rencontre.

‘’Si jamais le Pds doit participer à ces consultations, ce sera avec Oumar Sarr et Karim Wade, respectivement coordonnateur national et candidat investi du Pds’’, a déclaré ce week-end le porte-parole du Pds, Babacar Gaye, au cours d’un meeting politique du parti, organisé à Guédiawaye, à Dakar. ‘’Nous avons appris à travers la presse que le président de l’Apr (Alliance pour la République) allait consulter toute la classe politique y compris la principale force de l’opposition qu’est le Pds. Nous sommes pour un dialogue politique franc et conséquent pour l’intérêt du pays. Mais, faudrait-il que ce dialogue soit sincère’’, a renchéri l’ex-président du Conseil régional de Kaffrine. Pour Babacar Gaye, ‘’on ne peut pas, dans le cadre d’une révision constitutionnelle, proposer un statut de l’opposition et de son chef, et garder le principal chef de l’opposition en prison’’.

Les mises en garde d’Aïda Mbodji aux libéraux

Pour sa part, Aïda Mbodji a prévenu tout responsable du parti qui participerait à ces consultations sans la prise en charge de leurs conditions. ‘’Tout militant ou responsable du Pds qui participe à ces consultations, sans Oumar Sarr et Karim Wade, est un imposteur, car le coordinateur et le candidat du parti sont dans les liens de la détention’’, a-t-elle déclaré. Revenant à la charge, Babacar Gaye a indiqué que le Pds attend toujours d’être officiellement saisi par les autorités étatiques sur la question des réformes constitutionnelles. ‘’Nous attendons d’être saisis de manière officielle pour que nous puissions examiner le projet de réforme institutionnelle proposé par le Président Macky Sall, avant de donner notre opinion.’’

Abondant dans le même sens, Aïda Mbodj a demandé à ses camarades libéraux de prendre le temps de bien réfléchir sur ce projet pour moult raisons. Selon elle, le président de la République aurait pu procéder à la seule réduction de son mandat de 7 à 5 ans, avant de proposer toute autre réforme. ‘’Il n’a qu’à s’occuper de la réduction de son mandat, organiser les élections en 2017 et laisser le soin à son successeur d’introduire et d’exécuter la réforme constitutionnelle qui est autour de 14 points’’, a lancé la présidente du Conseil départemental de Bambey. Qui estime d’ailleurs que ‘’le Président Macky Sall a raté le coche, dès lors qu’il aurait dû introduire les réformes depuis 2012’’.  

LAT DIOP, PORTE-PAROLE DES ‘’APERISTES’’ DE GUEDIAWAYE

‘’Ce n’est pas à l’opposition de fixer les règles du jeu’’

Les militants de l’Alliance pour la République (Apr) du département de Guédiawaye n’ont pas mis beaucoup de temps pour apporter la riposte aux libéraux. Peu de temps après le meeting du Parti démocratique sénégalais (Pds), ils ont organisé un point de presse pour déclarer que ‘’ce n’est pas à l’opposition de fixer les règles du jeu, dès lors, qu’elle n’est qu’une invitée’’.

Selon Lat Diop, leur porte-parole du jour, ‘’les conditions fixées par les libéraux pour participer à ces consultations ressemblent plus à du chantage’’. Cela, ‘’d’autant que le président de la République ne peut tordre le bras à la justice sénégalaise pour libérer Karim Wade et Oumar Sarr’’. ‘’Je pense que si le président de la République vous convie, l’idéal serait d’aller d’abord répondre. Mais on ne peut pas dire à quelqu’un qui vous appelle à un dialogue : voici mes conditions’’, estime Lat Diop. 

CHEIKH THIAM

 

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