La fête a été belle hier, comme elle l’est à chaque édition de Concours général. Une tradition qui, à chaque fois, porte un charme nouveau quand les lauréats dévalent les escaliers pour aller prendre leurs prix, que les parents pleurent ou rient de fierté, et les élèves développent une saine émulation pour inscrire leurs noms dans ce fameux palmarès en vue de la prochaine fois. Cette année, il y avait la modernisation des daara comme entrée, de succulents mets comme Mariama Ba et Mallé Fall Sarr du prytanée militaire, et  le dessert amer du professeur Souleymane Bachir Diagne. A déguster sans modération

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ENSEIGNEMENT ARABO-ISLAMIQUE

Modernisation en vue

Après la mort du jeune talibé battu par son maître coranique, le débat sur la modernisation des daara s’est invité au discours d’usage du concours général 2015. Arabisants et autorités plaident pour son application diligente.

‘‘Contribution de l’enseignement arabo-islamique à la construction du Sénégal moderne : problématiques, enjeux et perspectives’’ était le thème de la fête de l’excellence d’hier.  Après l’introduction du bac arabe et l’ouverture de la section diplomatie du concours de l’Ecole nationale d’administration aux ‘’arabisants‘’, l’enseignement arabo-islamique a trouvé une nouvelle tribune hier. Il était au cœur du discours d’usage du concours général. L’honneur a été fait au professeur d’Arabe du lycée de Mbao, Moussa Samb, de se pencher sur la problématique. Ce dernier a saisi le contexte pour faire le point sur les tares qui empêchent une bonne identification des problèmes qui empêchent la mesure de modernisation de ces écoles coraniques traditionnelles.

‘‘Les daara devraient montrer une image du talibé plus conforme aux enseignements du prophète Muhammad (Psl). C’est une nécessité impérieuse de moderniser les daara par leur réhabilitation, la mise en place d’un cadre réglementaire, et l’adoption d’un programme commun officiel et adapté’’, plaide-t-il. Selon lui, les oppositions sur le contenu du programme de modernisation des daara ne tiennent pas. Les écoles coraniques devraient s’inscrire dans la dynamique d’une adéquation de la formation à l’emploi et à l’insertion. A ce titre, il a même estimé que  ‘‘l’enseignement arabo-islamique devrait davantage  promouvoir l’enseignement des mathématiques, des sciences et de la technologie’’.  Tout le souhait du président Macky Sall qui veut ‘‘non pas un enseignement à part mais une partie importante et intégrée de notre système d’éducation’’ pour que les arabisants trouvent leur place et jouent leur rôle dans la société. Ainsi, la modernisation des daara avec 64 établissements visés, l’acquisition et la réception de tablettes numériques pour contrecarrer l’itinérance et la mendicité des enfants, sont des formes à l’étude qui pourraient très vite faire leur place dans les daara.

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PORTRAIT MALLE FALL SARR

Sous le sceau de la réussite

Haby Ka lui a ravi le titre de meilleur élève du Sénégal pour cette année, mais il se contentera volontiers du titre de meilleur élève des classes de Terminale. Profil d’un élève qui garde la tête sur les épaules malgré les succès répétés.

En 1986, Khadidiatou Sarr Kébé remportait le premier accessit d’Histoire au Concours général. A cette époque, elle était à mille lieues de se douter que son neveu qui allait naître une décennie plus tard, allait porter la barre plus haut avec un exploit retentissant : 4 prix au fameux Concours général en deux ans, plus une mention très bien au  Baccalauréat. Il fallait s’appeler Mallé Fall Sarr pour le faire et il l’a fait. Un sacre qui a charrié un lot de bienfaits puisqu’il a fait gagner à son pater un billet d’avion pour La Mecque. Un papa fier et élogieux envers son fils.

‘‘C’est un garçon sérieux car j’ai l’habitude de dire à mes enfants que le talent, c’est d’abord de la transpiration. Il l’a compris, il s’est mis au travail. C’est un gosse très discipliné et je suis satisfait des échos que j’ai eus de ses encadreurs et des gens qui travaillent avec lui’’, déclare-t-il ravi à la fin de la cérémonie. Leçon apparemment bien sue pour  ce garçon longiligne. Il faut bien lever la tête pour s’adresser au meilleur élève du Sénégal des classes de Terminale. Pas qu’il soit hautain, loin de là même, mais avec son mètre 94, Mallé est un vrai pivot. D’ailleurs, sur la vidéo  de présentation diffusée avant la remise des diplômes, on le voit décrocher un tir primé digne du grand amateur du basket qu’il est. Dans son ensemble beige d’enfant de troupe du Prytanée militaire Charles Ntochéré de Saint-Louis, il dégage une fière allure et un calme impressionnant.

Le natif de Louga, modeste à l’envi, reçoit les honneurs avec un détachement qui ressemble à s’y méprendre à de l’indifférence. Il ne faut point prendre cette modestie pour ce qu’elle n’est pas : Mallé est brillant. Prix d’Anglais et droits de l’Homme l’an passé ; Géographie et droits de l’Homme  pour la présente édition, le garçon a de quoi pavoiser. Mais, il ne fera pas, si on en croit son père qui lui a inculqué l’humilité. D’ailleurs lui-même confirme qu’il n’est pas dans les dispositions de s’enflammer. ‘‘Rien n’est encore fait, les choses ne font que commencer. Je suis ravi de ces prix mais il y a une carrière universitaire qui va commencer’’, lance ce jeune homme qui projette une carrière dans les relations internationales. Khadidiatou Sarr Kébé, la tante comblée qui était par chance notre vis-à-vis directe pendant toute la durée de la cérémonie, ne s’est pas privée d’exhiber sa joie à chaque mention du nom de son neveu en or. Elle a de quoi être fière et son neveu a de qui tenir.

OUSMANE LAYE DIOP