Publié le 30 Jun 2015 - 16:12
CONCURRENCE SUR LES PRIX DE LA FARINE

Le sac homologué à 18 000 F est cédé entre 13 000 et 14 000 F

 

C’est le ministre du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des PME qui en a fait la révélation. Au lieu des 18 000 F Cfa fixés comme le prix à ne pas dépasser pour le sac de farine de 50 kilogrammes, les meuniers vendent ce sac entre 13 000, 13 500 et 14 000 francs. Ce qui traduit une concurrence ‘’sévère’’, entre meuniers.

 

En mai 2014, le gouvernement du Sénégal avait homologué le prix du sac de farine à 18 000 F Cfa. Un an après cette homologation, le sac de 50 kg de farine est vendu aujourd’hui beaucoup moins cher. La raison : ‘’une concurrence sévère’’ entre les différents acteurs, a en croire le ministre du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des PME. Selon Alioune Sarr, qui animait une conférence publique organisée par le groupe Sup De Co Dakar, dans le cadre des vendredis de Sup De Co, ‘’il y a une concurrence rude entre les différents fabricants de la farine au Sénégal’’.

Chacun voulant avoir une plus grande part de marchés, les meuniers vendent en dessous des 18 000 F fixés par le gouvernement. D’après le ministre, le sac homologué à 18 000 F Cfa est cédé sur le marché national entre 13 000, 13 500 et 14 000 F. Cette concurrence déloyale peut même fausser le jeu. C’est pourquoi l’ancien Dg de l’ASEPEX lance ‘’un appel à la grande sagesse des uns et des autres pour avoir des prix qui puissent leur permettre de gagner de l’argent’’.

Pour rappel, lors d’une prise de contact entre le ministre Alioune Sarr et les meuniers, alors qu’il venait juste de remplacer son ex-camarade de parti Malick Gackou, le Directeur général des Grands Moulins de Dakar avait confié quelques états d’âme des meuniers. A la sortie de la rencontre, Émile El Malem disait ceci : ‘’Il y a une homologation qui a été faite par l’État et on exécute ce que l’État nous a imposé. Ça ne nous arrange pas, mais on est obligé de le respecter.’’ Puis il ajoutait : ‘’Nous allons discuter pour trouver des solutions à cela. Nous étions sensibles et patriotes à l’encontre des problèmes de l’État.’’

Aujourd’hui, la donne a radicalement changé. Et au lieu de vendre à 18 000 F, les meuniers cèdent le sac de 50 kilos à un prix beaucoup plus bas. Ce qui n’est pas à déplaire aux consommateurs. Toutefois, même si le gouvernement a homologué les prix, il n’en demeure pas moins, selon Alioune Sarr,  qu’il continue de ‘’veiller à ce que les industries puissent avoir de la marge parce que c’est cela qui leur permettra d’investir et de créer de nouvelles richesses’’. Ainsi, à plusieurs reprises, dit-il, il a réuni les minotiers afin de les emmener à augmenter les prix pour leur permettre d’être rentables’’. Mais sans succès.

 Lors de la conférence publique de Sup De Co Dakar, il a lancé un énième appel à la sagesse des uns et des autres ‘’pour permettre à ce que notre pays ne puisse pas vivre le deuil de quelques industries du fait simplement d’une concurrence sauvage’’.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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