Publié le 7 Dec 2012 - 22:45
CONDAMNÉ À 6 MOIS POUR BANQUEROUTE FRAUDULEUSE

Abdou Karim Bourgi sous le coup d’un mandat d’arrêt

 

Le tribunal correctionnel de Dakar, a décerné hier un mandat d’arrêt à l’ingénieur en télécommunication Abdou Karim Bourgi. Le patron de l’entreprise Prestilux est condamné à 2 ans dont 6 mois ferme.

 

Coupable de banqueroute simple et de banqueroute frauduleuse, l’ingénieur en télécommunication Abdou Karim Bourgi, par ailleurs boss de la SARL Prestilux, a écopé d’une peine de 2 ans dont 6 mois ferme. Le tribunal correctionnel de Dakar a rendu sa décision hier, en décernant un mandat d’arrêt contre le prévenu. En revanche, le juge a relaxé Ryane Bourgi et Diana Cassis, respectivement frère et mère de Abdou Karim Bourgi. Ils étaient poursuivis pour complicité de banqueroute simple. L’entreprise Prestilux ayant été mise hors de cause, Abdou K. Bourgi devra allouer la somme de 30 millions de francs Cfa à Abdoulaye Cissé et Ndoffène Diouf, parties civiles dans cette affaire. Tous les deux étaient employés par le prévenu.

 

En février 2004, l’ingénieur en télécommunication Abdou K. Bourgi, par ailleurs directeur de la société Sarl Kaesser Énergie, avait licencié sans droit ses employés. Jugeant abusif leur licenciement, Abdoulaye Cissé et Ndoffène Diouf portèrent plainte contre leur employeur et gagnèrent le procès, car le tribunal du travail avait condamné la société Kaesser Energie à payer la somme de 19 505 146 de francs Cfa aux plaignants. Seulement la victoire était loin d’être acquise, car les deux employés n’ont jamais pu exécuter la décision, n’ayant reçu qu’un moment de 650 000 francs. Depuis lors, ils ont toujours buté sur le dilatoire de leur ex-patron qui un jour, leur a déclaré que la société Kaesser Energie était fermée.

 

Par la suite, Abdou Karim Bourgi créa, en 2008, la société Prestilux, avec son frère Rayane et sa mère Diana Cassis. Devenu gérant de la nouvelle société, il ne prit même pas la peine d’annoncer son déménagement à ses débiteurs et à l’Inspection du travail, comme l’exige la loi. Il se contenta de sortir un communiqué pour dire que la société Kaersse Energie avait été détruite par un incendie. C’est pourquoi, lors du procès, Me Mouhamadou Bamba Cissé, conseil des employés, a fustigé la mauvaise foi du prévenu. Me Cissé est convaincu que les prévenus ont détruit l’ancienne société pour créer Prestilux, en déclarant qu’ils étaient en cessation de paiement.

 

C’est pourquoi il a réclamé la somme de 50 millions de francs, au titre de dommages et intérêts. L’avocat de la défense a lui accrédité la thèse de l’incendie, non sans évoquer les difficultés que ses clients ont traversées, à cause de la concurrence. ''En 2007, un incendie a tout ravagé. M. Bourgi a essayé de réparer la situation pendant sept mois, en vain'', a laissé entendre le conseil de la défense. Et d’ajouter : ''Mon client est tout à fait dans la légalité. Car, il s’en était ouvert à un cabinet comptable qui lui a conseillé de faire les déclarations de cessation de paiement''.

 

Mieux, la robe noire avait fait savoir qu'Abdou K. Bourgi n’était pas le propriétaire de cette nouvelle société, mais un simple gérant. Sur sa lancée, l’avocat a écarté les allégations de dissipation de biens et de transformation de patrimoine. Par conséquent, il a estimé que son client doit être relaxé, car il n’existe pas de banqueroute frauduleuse. Malgré tous ces éléments avancés, le tribunal a déclaré Abdou K. Bourgi coupable.

 

FATOU SY

 

 

AVERTISSEMENT!

Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.

 

 

 

Section: