Publié le 16 Jan 2014 - 15:47
CONDAMNÉ EN PREMIÈRE INSTANCE POUR DESTRUCTION DE BIENS

Le maire Khalifa Sall sur le point d’être blanchi ?

 

Le parquet général a demandé hier, à la Cour d’appel de Dakar, de relaxer le maire de la capitale sénégalaise, Khalifa Ababacar Sall et l’agent en service à la direction de l’Aménagement urbain (DAU), Pape Samba Coulibaly, condamnés en première instance pour destruction de biens appartenant à autrui.

 

En juillet 2010, le maire de la ville Khalifa Ababacar Sall et son collaborateur Pape Samba Coulibaly, agent en service à la direction de l’Aménagement urbain (DAU), avaient été condamnés à 2 ans assortis de sursis et des dommages et intérêts d’un montant de 12 millions de francs, par le tribunal correctionnel de Dakar. Ils avaient été reconnus coupables de destruction de biens appartenant à autrui et de complicité. Condamnés par défaut, les prévenus avaient attaqué la décision. Hier, ils ont eu le loisir de se défendre devant la Cour d’appel de Dakar.

Le maire et son collaborateur ont été traînés en justice par le nommé Mamadou Konaté qui les accuse d’avoir démoli illégalement ses constructions, dans la nuit du jeudi 04 février 2010, aux environs de 21 h.  L'opération avait été ordonnée par le maire et supervisée par l’agent Pape Samba Coulibaly. Dans un grand boubou blanc, le responsable socialiste a assumé hier son acte.

Il a expliqué que le plaignant Mamadou Konaté, propriétaire de l’immeuble d’une superficie de 150 m² situé à Yoff Diamalaye à Dakar, à côté du cimetière musulman de Yoff, occupait illégalement les lieux, malgré plusieurs sommations lui intimant de quitter les lieux prévus pour l’extension du cimetière musulman de Yoff. Après ces explications, l’édile s’est engagé à dédommager tout le monde.

Son collaborateur Pape Samba Coulibaly n’a pas contesté les faits de destruction de biens appartenant à autrui et de violation de domicile qui lui sont reprochés. Il a déclaré avoir agi sur les instructions du maire Sall, pour une opération de démolition sur la réserve du cimetière de Yoff.

Prenant la parole, les avocats de la défense, Mes Baba Diop, Khassimou Touré et Moustapha Mbaye ont demandé au président de la Cour d’appel de relaxer purement et simplement les prévenus des fins des poursuites.  Car, selon eux, Mamadou Konaté n’avait ni autorisation de construire, ni droit de propriété, et habitait illégalement sur un site réservé à l’extension du cimetière musulman de Yoff. 

L’avocat général a abondé dans le même sens et demandé à la Cour d’appel d’infirmer le jugement rendu en première instance contre les prévenus. Pour appuyer sa demande, il a expliqué que le maire a usé de ses prérogatives, en conformité avec la loi, pour ordonner l’exécution de la démolition des constructions.

L’avocat de la partie civile a considéré que Khalifa Sall a agi en toute illégalité, car les opérations de démolition des constructions se sont produites nuitamment. Me Baboucar Cissé a demandé à la Cour d’appel de confirmer la culpabilité des prévenus. Délibéré le 12 févier prochain.

EMMANUEL BOUBA YANGA

 

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