Pour la 137^e  édition de l’Appel de  Seydina Limamou Laye, les jeudi 27 et vendredi 28 avril 2017, ‘‘la bonne gouvernance garante de la stabilité sociale’’ est le thème choisi par le comité scientifique.  

‘‘Nous ne sommes pas des obscurantistes qui occultons les problématiques. On  vit dans une société, on ne vit pas en vase clos.’’ Le fils du Khalife des Layènes et coordonnateur général de l’Appel, Seydina Issa Laye Thiaw,  a magnifié ce thème qui pour lui démontre de l’ouverture d’esprit d’une communauté avant-gardiste face aux problèmes contemporains. ‘‘C’est quoi la bonne gouvernance ? Pas de tabou mais on parle en toute responsabilité. La finalité, c’est un Sénégal qui marche, d’entente, bref un Sénégal émergent. Des contradictions ne manqueront pas, mais elles doivent être constructives’’, poursuit-il, en conférence de presse organisée hier par le comité d’organisation de l’Appel.

Le thème de cette année est la bonne gouvernance garante de la stabilité sociale. Les enseignements, sous forme de sermons, du fondateur de la confrérie sont repris par le comité scientifique qui les décortique, selon l’actualité. ‘‘Même le dialogue du 28 mai de l’an passé est d’inspiration layène. La bonne gouvernance implique d’abord une responsabilité pyramidale qui va de la maison aux plus hautes sphères de décisions. Chacun doit incarner la bonne gouvernance à titre individuel : l’épouse, l’époux, le chef de quartier, le maire, le juge, les guides (imams, rois, empereurs, présidents). La guidance est une responsabilité et une épreuve en même temps. Ce n’est pas une compétition où il est question d’étaler son adversaire. Les enseignements de Seydina Limamou Laye ne sont pas pure symbolisme, mais une vraie solution aux problèmes actuels’’, explique l’imam du comité scientifique, Djibril Laye Diop. ‘‘Comme l’enseigne le saint-homme : que chacun assume ses responsabilités individuelles ! On ne doit pas s’accuser mutuellement de nos problèmes’’, poursuit-il.

 Comme à l’accoutumée, Cambérène, Ngor, Yoff seront les principaux points de rendez-vous des fidèles layènes en avril prochain pour célébrer l’Appel à l’adoration de Dieu lancé à Yoff en 1883 par Seydina Limamou Laye. Occasion saisie par le fils du Khalife pour louer l’effort des guides religieux à la pacification du Sénégal, ainsi que le chef de l’Etat pour son programme de modernisation des cités religieuses. ‘‘Depuis que Macky Sall est au pouvoir, il nous a assistés de la plus belle des manières’’. Ainsi le préau en face du domicile du Khalife, la résidence du Khalife, et l’esplanade, à Yoff vont être refaits. Une maison d’hôtes derrière le mausolée Seydina Issa Laye à Cambérène va être également érigée, représentant la part de Yoff dans le programme de modernisation des cités religieuses. Pour les préparatifs de cette célébration, un comité régional de développement s’est tenu le 9 février dernier à la Gouvernance et les dispositions sont prises pour une réussite, fait savoir le secrétaire général du groupement central des Layènes, Babacar Fall.

 Les finalités de la religion sur l’homme et la société ont également été abordées par le coordonnateur de l’Appel. Le but de la pratique religieuse dépasse de loin ce symbolisme incarné à travers les chapelets ou autres objets du culte. ‘‘Il ne s’agit pas de confiner la religion à la mosquée. Si celle-ci ne parvient pas à transformer les comportements des hommes en profondeur, mieux vaut la fermer’’, déclare Seydina Issa Laye Thiaw pour qui la citoyenneté constitue aussi un paramètre important pour la consolidation du vivre-ensemble sénégalais. ‘‘Le pays nous appartient à tous, les musulmans et non-musulmans sont unis par la citoyenneté. Toute personne qui tient un discours n’allant pas dans ce sens participe à la dislocation du pays. Les athées ou en tout cas les non-croyants sont plus nombreux que les monothéistes dans le monde. Le Bon  Dieu ne les extermine pas pour autant’’, conclut-il.

OUSMANE LAYE DIOP