Publié le 26 Nov 2014 - 22:27
CONFERENCE SUR LA SITUATION DES MEDIAS

Le Synpics exige l’audit de l’aide à la presse 

 

 Le Syndicat des Professionnels de l'Information et de la Communication du Sénégal (Synpics), la convention des jeunes reporters (CJRS) et l’association des professionnels de la presse en ligne (APPEL) ont dénoncé hier au cours d’une rencontre la précarité des entreprises de presse ainsi que la gestion de la maison de la Presse. Avant d’exiger l’audit de l’aide à la presse.

 

Ce sont des syndicalistes très remontés qui ont fait face hier à leur confrère de la presse pour dénoncer la morosité de l’entreprise de presse ‘’savamment’’ entretenue par le patronat et la précarité organisée dans les rédactions. Le Syndicat des Professionnels de l'Information et de la Communication du Sénégal (Synpics), la convention des jeunes reporters (CJRS) et l’association des professionnels de la presse en ligne (APPEL) exigent l’audit de l’aide à la presse.

Selon le secrétaire général du Synpics, Ibrahima Khaliloulah Ndiaye, il est inacceptable qu’on distribue des centaines de millions à des patrons de presse qui ne respectent pas les critères pour lesquels on leur a donné cet argent. Pour lui, les autorités soutiennent l’entreprise de presse avec l’argent du contribuable sous forme d’aide à la presse et d’amnistie fiscale. Les bénéficiaires appelés ‘’Patrons de presse’’ sont ‘’les architectes’’ de ce système de précarité tant décrié. ‘’Ils sont nombreux à ne point se soucier du respect des dispositions du droit du travail.

L’aide à la presse n’est pas l’aide aux patrons de presse. C’est l’aide à l’entreprise de presse qui redistribue cet appui sous forme de salaires, de conditions de travail décentes et de contenus attrayants’’, a dit M. Ndiaye. Poursuivant son propos, il estime que l’Etat doit  veiller sur le secteur. Car, ‘’faillir à cette obligation régalienne crée une situation de complicité passive par rapport à ces licenciements et au maintien des professionnels des médias dans la précarité. C’est pourquoi nous allons faire l’audit de cette aide’’, a fulminé’’ le SG du Synpics.

’La presse fait partie des problèmes du pays’’

En outre, Ibrahima Khaliloulah Ndiaye  a déploré les conditions de travail et de vie des reporters qui sont, selon lui, des éléments essentiels du processus de collecte et de traitement de l’information. ‘’Mais dans nombre d’entreprises, de nombreux reporters sont livrés à eux-mêmes. Très souvent sans contrat de travail en bonne et due forme. Pour ceux qui sont recrutés, les retards de salaires sont monnaie courante. C’est un drame social qui ne produit qu’un modèle professionnel englué dans ses fébrilités et la lutte pour la survie. La presse sénégalaise et ses acteurs souffrent. La presse fait partie des problèmes du pays’’ a-t-il dénoncé. Mais ces syndicalistes du Synpics ne comptent pas se laisser faire. C’est ainsi que le chargé du genre du Syndicat Gadiaga  Diop a été  chargée de  se rendre dans les différentes rédactions pour faire l’état des lieux.

Gestion de la maison de la presse

Par ailleurs, ces professionnels des médias veulent reprendre la maison de la presse. Pour le président de l’association des professionnels de la presse en ligne (APPEL), cette maison de la presse est prête depuis longtemps et on n’y a pas accès. ‘’Aujourd’hui on nous dit que ça n’a pas été réceptionné ou qu’il y a encore quelques réglages à faire. Pour combien de temps encore ? Nous tenons à ce que cette maison soit restituée aux professionnels de la presse’’, a soutenu Ibrahima Lissa Faye. Même son de cloche chez  le secrétaire général adjoint du Synpics. ‘’La maison de la presse aiguise des appétits ; qui veut en profiter ? On ne sait pas. Qu’il nous redonne notre maison !’’ a souhaité Aly Fall.

Vote du code de la presse

Le vote du code de la presse s’est aussi invité à la rencontre des Syndicalistes de la communication et de l’information. Et de l’avis de Ibrahima Khaliloulah Ndiaye, ‘’ s’il y a réellement une volonté de voter ce code de la presse, qu’ils aillent droit au but et nous épargnent des déclarations d’intention’’ !

Viviane DIATTA

 

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