Publié le 28 Nov 2018 - 23:52
CONGRES D’INVESTITURE BBY

105 000 personnes attendues à Dakar Arena

 

En réunion préparatoire de son Congrès d’investiture prévu le 1er décembre, Benno Bokk Yaakaar a fait feu de tout bois, hier, sur les adversaires de son candidat qu’il considère comme des apprentis politiciens plein de rêves. La majorité, qui attend 105 000 personnes lors de cet évènement majeur, s’est toutefois refusé de dévoiler le budget dégagé pour la réussite de la manifestation.

 

Depuis la déclaration officielle de candidature de Macky Sall, les manifestations se suivent et se ressemblent. Toutes ont le même objet : l’investiture de l’actuel président de la République. Qu’est-ce qui justifie cette multitude de cérémonies d’investiture ? Le président du pôle Congrès de Benno Bokk Yaakaar, le ministre d’Etat Mbaye Ndiaye, lève un coin du voile : ‘’Cela permet de donner confiance au peuple qui a déjà choisi notre candidat, en leur montrant qu’ils ont fait le bon choix. Cette agitation vise, donc, à démontrer que notre candidat Macky Sall est le candidat, non seulement de l’Alliance pour la République dans tous ses segments et de Benno Bokk Yaakaar, mais aussi celui du peuple sénégalais tout entier et même de toute l’Afrique debout.’’

A en croire Mbaye Ndiaye, ces manifestations ‘’grandioses’’, il fallait bien les tenir, car l’Apr, entre 2011 et maintenant, a beaucoup grandi.

Hier, l’ancien maire des Parcelles-Assainies, compagnon de guerre du président Sall depuis les temps de braises, est également revenu sur les objectifs qu’il s’est assignés en prélude au grand congrès du camp présidentiel qui se tiendra le 1er décembre à Dakar Arena, dans la nouvelle ville de Diamniadio. Selon lui, la mouvance présidentielle n’attend pas moins de 15 000 délégués, lors de ce grand rendez-vous politique. Ce n’est pas tout. Mbaye Ndiaye précise : ‘’Il ne faut pas confondre le nombre de délégués et le nombre de militants attendus. Ces derniers seront au nombre de 105 000. Evidemment, c’est grandiose. C’est pour montrer que Macky Sall est le candidat le plus crédible. Entre lui et les autres, il n’y a même pas combat. Et nous allons le démontrer au soir du 24 février 2019. Comme disait l’autre : Yes we can !’’, scande le directeur des structures du parti au pouvoir.

Le financement du congrès, la grande équation

Très taquin, le président du comité d’organisation du congrès n’a pas manqué de jeter une grosse pierre dans le jardin de l’opposition. Si l’on se fie à ses déclarations, leur candidat n’a même pas d’adversaire dans la sphère politique nationale. Sans les nommer, il réduit les Sonko, Abdoul Mbaye, Abdoulaye Baldé, entre autres, à de petits ‘’apprentis rêveurs’’ qui se font des illusions. ‘’Ces candidats qui se présentent pour la première fois à la présidentielle ne peuvent pas nous ébranler. Notre candidat est beaucoup plus fort et il va le démontrer. Dans l’arène, vous ne pouvez quand même pas comparer Modou Lo à Abdoul Mbow (vice-président de l’Assemblée nationale)’’, lance-t-il, plongeant la salle dans l’hilarité.

Dans la même veine, Seydou Guèye, lui, a semblé viser un autre candidat qui n’en est pas à sa première participation. Dans une allusion à peine voilée, il soutient que Macky Sall jouit d’une ‘’légitimité historique’’ et d’une ‘’suprématie politique’’ qui ont fini d’anéantir ses détracteurs, ‘’à tel enseigne que certains ont fait le choix d’observer le silence pour ne pas perdre encore une fois la face’’.

Une question qui déchaine les passions et qui visiblement a suscité beaucoup d’intérêt, lors de ce face-à-face avec la presse, c’est la question du financement de cette multitude de manifestations. Mais ne comptez surtout pas sur les responsables de Benno Bokk Yaakaar pour avoir une réponse précise. Le secrétaire général du gouvernement, par ailleurs responsable de la commission communication du pôle congrès, rétorque : ‘’Monsieur, n’attendez de nous qu’on vous dise le budget qui a été prévu pour l’organisation de ce congrès. L’importance, ce n’est pas le financement, mais la mobilisation que nous allons faire. Nous sommes aussi des contribuables et avons le droit d’organiser nos manifestations selon nos convenances. N’est-ce pas vous qui dites : il ne faut pas confondre la gestion de l’Etat de celle du parti ? Ici, c’est le parti, c’est-à-dire une entité privée qui a aussi ses droits.’’

Toujours égal à lui, Mbaye Ndiaye va plus loin en caricaturant : ‘’Quand le chef de famille nourrit sa famille, personne ne lui demande d’où il tire l’argent. C’est la même chose avec les partis politiques.’’

Toutefois, s’empresse-t-il d’ajouter, la question de l’argent n’est pas taboue chez nous, puisqu’on a été moulé dans la transparence. ‘’Il faut savoir qu’un parti qui est au pouvoir, les responsables avec leurs salaires ont de quoi se cotiser pour la marche de leur formation. Nous le faisions avant d’arriver au pouvoir et le faisons toujours. Je peux donc vous assurer que c’est un financement militant’’.

Mbaye Ndiaye ne s’en limite pas. Pour justifier la probité de l’Apr, il mouille les partis qui l’ont précédé à la tête de l’Etat. ‘’Nous savons, dit-il, comment les autres se sont payés leur siège. En ce qui nous concerne, ce sont les militants qui ont mis la main à la pâte’’.

MOR AMAR

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