Publié le 20 May 2016 - 21:43
CONSEIL INTERMINISTERIEL SUR L’EMPLOI DES JEUNES

L’Etat s’attaque à une équation quasi-insoluble

 

Le conseil interministériel de ce jeudi a permis au gouvernement de se pencher sur l’épineuse question de l’emploi des jeunes, à travers une  évaluation des politiques et stratégies de création et de promotion d’emplois. Des mesures ont été prises, notamment la mise en place d’un observatoire sur l’Emploi.

 

Hier, au sortir du conseil interministériel sur l’emploi, 4 recommandations  ont été retenues concernant la meilleure articulation des politiques de croissance et les politiques d’emploi. Il s’agit du renforcement des mécanismes de coordination, le renforcement des mécanismes et dispositifs d’innovation, l’optimisation du système d’informations et la mise en cohérence des actions. Sur l’articulation entre les besoins et la formation, le ministre porte-parole du gouvernement a annoncé qu’un programme est en œuvre au niveau du ministère de l’Apprentissage dont la perspective est de donner des capacités supplémentaires autour de 12 métiers. D’ailleurs, depuis l’arrivée du Président Sall, dit-on, à peu près 34 Brevets Techniques Supérieurs (BTS) ont été créés dans les différentes filières pour lesquelles notre pays a exprimé des besoins.

Il a aussi été décidé de la mise en place d’un observatoire sur l’Emploi pour mener des enquêtes trimestrielles sur l’emploi et des enquêtes sectorielles pour avoir davantage d’informations, afin d’articuler de la façon la plus optimale l’offre et la demande d’emploi ; ainsi que la mise en place des bourses sur l’emploi par grand projet ou par secteur du Plan Sénégal Emergent (Pse). Des bases de données orientées vers des besoins des utilisateurs ont été aussi annoncées par le conseil. S’agissant de la coordination, le Premier Ministre a pris la décision de réactiver le Haut conseil sur l’emploi, rattaché à la Primature, dans le cadre du suivi-évaluation. Ce Haut conseil doit se réunir une fois tous les ans pour préparer le Conseil interministériel sur la question.

Tous les deux mois, le PM a demandé au ministre en charge de l’Emploi, de mettre en place un pôle qui sera composé du secteur privé, de représentants de la Primature et des représentants des agences, pour travailler à la manière de régler les problèmes de faisabilité des projets et des questions de disponibilité des ressources nécessaires pour le financement de ces projets. Cette instance devra se réunir tous les deux mois pour travailler de façon rapprochée au suivi évaluation. Au ministre chargé de l’Investissement et au ministre de l’Economie et des Finances, il a été demandé d’être encore plus innovant dans la promotion des investissements à fort potentiel de création d’emplois via une fiscalité développante, c’est-à-dire, qui permet de prendre en charge la création d’emplois à travers des dispositifs et mécanismes tels que les crédits d’impôts. De la même manière, il a été demandé au ministre en charge de l’Environnement   et du développement durable la création d’emplois verts.

234 260 emplois créés depuis 2012

  ‘’De 2012 à nos jours, notre système a contribué à la création massive d’emplois. D’après les dernières statistiques sur l’emploi et le travail, nous avons créé 234 260 emplois, hors secteur agricole, hors secteur rural, hors d’autres domaines de création d’emplois et d’activités », a renseigné le Porte-parole du gouvernement. Seydou Guèye a ajouté que le Chef de l’Etat, qui a érigé la question de l’emploi en priorité numéro, a dédié l’année 2016 à la création d’emplois, notamment des jeunes. Venant à aborder la vocation de l’Etat qui consiste à mettre en place un environnement favorable à la création d’emplois, le ministre a soutenu que l’engagement et la détermination du gouvernement à prendre à bras-le-corps cette question d’emploi se justifient par tous ces dispositifs et réformes qui portent sur les institutions publiques dédiées à la création d’emplois, qui portent également sur des fonds publics asservis aux financements de projets, à l’actualisation de la Convention Etat-employeurs et à l’amélioration de ce système d’information.

« 46% des demandeurs d’emploi n’ont pas de formation et n’ont pas de diplômes »

Selon les statistiques du porte-parole du gouvernement : de 2012 à 2016, le régime actuel a créé 234 260 emplois. Plus de 62% des jeunes ont entre 15 et 35 ans. Le taux de chômage est aujourd’hui à 13.4% et 46% des demandeurs d’emploi n’ont pas de formation et n’ont pas de diplômes ;  ce qui explique les difficultés du pays, malgré ‘’le chiffre élevé’’ de sa croissance, à créer de l’emploi. ‘’Puisque quand vous cumulez tous les emplois créés par le secteur privé et l’Etat, cela ne dépasse pas, en général, plus de 5% des nouveaux emplois.

Ce qui consiste à dire que l’essentiel (95%) sont créés par d’autres secteurs et c’est ce qu’il faut corriger, puisqu’au regard des capacités, l’Etat et le secteur privé absorbent pratiquement 10% des emplois qui sont créés’’, a fait remarquer M. Guèye qui signale qu’il faudra renforcer ce faible capital humain à travers des politiques ardues d’éducation et de formation.

 

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