Publié le 14 Jan 2012 - 16:13
CONSEIL NATIONAL DE LA CONSOMMATION

La montagne accouche d'une souris

 

La rencontre entre les consommateurs et la Direction du commerce a accouché d'une souris. En effet, les consuméristes qui s'attendaient à des mesures de la part du gouvernement pour faire face à la série de hausses de prix de certaines denrées et services intervenues ces derniers jours, ont été refroidis par le Directeur du commerce intérieur qui leur a signifié que le Conseil national de la consommation tenu hier n'avait pas pour objet d'alléger le panier de la ménagère. ''Je ne suis pas là pour vous annoncer une baisse des prix, mais pour discuter de la situation car nous vivons une situation de crise mondiale d'alimentation'', a déclaré El hadji Diouf, Directeur du commerce intérieur.

 

 

M. Diouf a aussi rappelé, sur les prix des transports en commun, que c'est la loi 94-64 qui fixe les prix. Mieux, ''depuis le 29 janvier 2009, les prix du transport n'ont pas été modifiés'', insistera M. Diouf qui ajoute : ''Ce n'est pas parce que les prix ont augmenté au niveau international, que cela se répercute aussitôt sur notre pays. Cela peut attendre 30 à 45 jours avant qu'il y ait un impact direct''. Sur l'augmentation annoncée du prix de la baguette de pain, le Directeur du commerce intérieur annonce une réunion avec les boulangers (voir par ailleurs).

 

 

Il faut dire que le ministère du Commerce n'a pas satisfait les associations consuméristes qui ont exprimé leur déception lors de cette rencontre. Momar Ndao, président de l'Association des consommateurs du Sénégal (ASCOSEN) s'est dit ''déçu'' parce qu'il s'attendait ''à ce que le gouvernement annonce une baisse des prix des denrées de première nécessitée et non à autre chose''. Sur le transport, il dit ne pas comprendre ''la hausse illicite des ''Tatas'' qui font du forcing et le gouvernement qui se tait''.

 

 

Abondant dans le même sens, Cheikh Niane de la Ligue des consommateurs du Sénégal avoue être resté sur sa faim car il constate un ''dérapage'', ''des crimes'' constatés avec les hausses des prix imposés par AFTU. M. Niane exhorte le régime à chercher des mesures coercitives à l'encontre de ceux qui donnent les prix.

 

 

 

 

 

L'Énergie, les transporteurs et les boulangers ont boycotté la rencontre

 

 

Les transporteurs d'AFTU ont augmenté de façon illégale les tarifs de transports sous prétexte que le carburant a connu une hausse vertigineuse. Les boulangers menacent de les imiter si l'Etat n'agit pas sur le prix du sac de la farine. Mais ces deux entités et le Conseil national des hydrocarbures (CNH) n'ont pas jugé utile de venir défendre leurs positions hier au Conseil national sur la consommation. Même si la ''hausse illicite'' des prix du transport chez ''les Tatas'' et une probable hausse du prix du pain ont été au cœur des débats, les représentants respectifs de ces entités ont préféré tout simplement boycotter.

 

 

Mais le directeur du Commerce intérieur annonce une rencontre avec les transporteurs et les boulangers dans la semaine. Une rencontre qui regroupera le Conseil national de l'hydrocarbure, les meuniers, les boulangers, les ministères du Budget, de l'Économie et des Finances, la Direction du commerce intérieur et les transporteurs, etc., afin de trouver un juste prix pour le transport, décanter la situation avec les boulangers pour éviter une probable hausse du prix du pain, entre autres.

 

 

 

Cheikh THIAM

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