Publié le 13 Aug 2018 - 20:26
CONSOMMATION DE LA VIANDE AU SENEGAL

‘’Plus de la moitié provient des abattages clandestins’’ 

 

L’abattage clandestin est un danger pour les millions de consommateurs sénégalais et les travailleurs de ce secteur de l’élevage. Mamadou Wade, Secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs des abattoirs et charcuterie du Sénégal, interpelle l’Etat sur ce fléau et donne des chiffres effarants.

 

L’information a été livrée, hier, par le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs des abattoirs et charcuterie du Sénégal (Sysacs), lors d’un séminaire organisé par les acteurs du secteur à Pikine. ‘’50 % des productions en viande du marché viennent de l’abattage clandestin’’, assure Mamadou Wade. Selon qui ce phénomène est un fléau qui leur pose d’énormes problèmes. ‘’Il constitue une menace pour nous, car il affecte notre productivité. A l’époque, pour une journée, nous pouvions abattre 3 000 têtes, mais maintenant nous peinons à avoir la moitié. Il n’y a pas de contrôleur sanitaire. Les abattoirs clandestins constituent un grand danger, car c’est au niveau des abattages en règle qu’on peut faire la différence entre une viande consommable et le contraire. C’est à ce niveau qu’on peut détecter, aussi, les maladies qui peuvent affecter les animaux’’, alerte le syndicaliste.

C’est au niveau autorisé qu’on peut faire une inspection ‘’ante-mortem’’ et ‘’post-mortem’’. ‘’Donc, vous voyez l’importance des abattoirs. S’ils sont mal faits, c’est un danger notoire. Il y a des négligences quelque part. Je n’écarte pas l’idée qu’on a en face de nous des intouchables. C’est une chose qu’on fait en cachette. Donc, quand cela se passe au vu et su de tout le monde, il y a un problème. Ce secteur n’est pas contrôlé. Nous ne sentons pas l’engagement de l’Etat’’, se désole-t-il.

Le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs des abattoirs et charcuterie du Sénégal de dire que la lutte contre l’abattage clandestin constitue leur priorité, parce qu’il est aussi une menace pour leurs emplois. ‘’C’est pour cela qu’on ne peut pas rester les mains croisées et nous souhaiterions que l’Etat appuie la Sogas pour qu’on puisse mettre un terme à ce fléau. Pour le centre d’abattage de Diamniadio, nous interpellons l’Etat pour qu’il veille sur cela. Il y a deux ans, nous avions écrit au ministre de l’Elevage. Mais cette lettre est restée sans suite. Il est notre interlocuteur direct. Nous n’accepterons pas que des étrangers viennent investir notre secteur, alors que les acteurs qui ont les compétences sont là. Nous attendons d’être impliqués’’, invite Mamadou Wade.

CHEIKH THIAM

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