Publié le 29 Nov 2019 - 16:56
CONSTRUCTION BRISE-LAMES GTA

Eiffage annonce 600 emplois 

 

En plus des 12 hectares gagnés sur la mer, Eiffage Génie Civile Marine table sur la création de plusieurs centaines d’emplois, dans la construction des caissons qui vont servir à ériger une digue en pleine mer, à la frontière sénégalo-mauritanienne.

 

Premières retombées bénéfiques du projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (Gta). Les caissons qui serviront à la construction du brise-lames du terminal Gnl (gaz naturel liquéfié) offshore pour le major britannique Bp vont générer plusieurs centaines d’emplois au Sénégal. ‘‘Le chantier est presque terminé. Pour en donner une idée, on va créer 600 emplois en pointe à Dakar, et à peu près la même chose en Mauritanie. Ce qui est le plus important. On va commencer la production en janvier-février (Ndlr : 2020). On compte mettre une quarantaine de jours pour la confection du premier caisson. Après, ce sera un process industriel et on va aller un peu plus vite. Une dizaine de jours pour produire chaque caisson’’.

Ces éclairages émanent du directeur du Développement d’Eiffage Génie Civil Marine, Alexis Replumaz, recevant une délégation de journalistes sénégalais, ce mardi, au siège du groupe à Vélizy-Villacoublay (Paris). En février dernier, cette filiale d’Eiffage avait remporté un contrat Epci (Ingénierie, construction, installation) des infrastructures marines du terminal gazier pour la phase 1 de Gta, le gisement gazier situé à cheval entre la Mauritanie et le Sénégal. Ce contrat, d’un montant de plus de 350 millions d’euros, fait suite à une première phase d’études d’avant-projet confiée à Eiffage en avril 2018, qui a permis de définir une conception optimisée des infrastructures marines, leurs méthodes d’exécution et la phase de démarrage du projet.

Douze hectares gagnés sur la mer

Le yard en construction au Port autonome de Dakar (Pad) a déjà permis de gagner douze hectares de plus sur la mer. Le premier gaz du Gta est prévu pour 2022. La digue brise-lames est censée protéger les installations du major britannique, notamment les navires qui devront stocker et transporter le gaz. Un bateau, qui est une unité de production de Gnl, sera sur place en permanence. En face, il y a la possibilité, pour le méthanier, de venir accoster pour acheminer le gaz. ‘‘On va être à Saint-Louis à 10 km des côtes. Il fallait concevoir un ouvrage qui soit capable de protéger les deux bateaux quand ils sont en accostage’’, fait savoir le directeur du Développement d’Eiffage.

Le travail au large ne sera toutefois pas de tout repos. La pose des caissons pourrait subir les contrecoups de conditions climatiques assez peu favorables. Ils vont ensuite être transportés en mer. ‘‘Dans un premier temps, certains caissons seront en attente de pose, car on a une fenêtre de temps assez réduite, compte tenu des conditions assez sévères en Atlantique. On aura la possibilité d’avoir jusqu’à sept caissons en attente. Après, on pourra avoir la possibilité, si les conditions le permettent. On va élargir la ceinture et avoir deux fronts de travail parallèles. Ces opérations de pose seront impressionnantes. La digue de protection sera sur la frontière entre les deux pays’’, a ajouté M. Replumaz.

Le groupe, qui a inclus les préoccupations relatives au développement durable dans ses stratégies de développement, avance également que ces 21 caissons quadrilobés qui doivent couvrir une zone marine de 1km150, sont un ‘‘ouvrage qui, en termes de béton, fait économiser 40 %’’.

Contenu local

Les deux pays qui partagent ce gisement ont convenu d’un accord de coopération inter-Etats portant sur le développement et l’exploitation du champ de Tortue/Ahmeyim en 2018. Deux millions de tonnes et demie de matériaux de carrière sont requis pour créer la digue sous-marine sur laquelle reposeront les caissons en béton (54 m de long, 28 m de large, 32 m de hauteur et un poids de 16 mille tonnes) qui seront produits, transportés et chargés depuis la Mauritanie. C’est d’ailleurs l’un des moyens que le groupe français a trouvé pour se conformer aux exigences du contenu local dans son schéma d’exécution : le yard de construction des caissons au Port autonome de Dakar et la production des matériaux de construction en Mauritanie.

‘‘Côté mauritanien, on a trouvé des carrières ; on a commencé à s’installer. On va commencer à produire le mois prochain. Au Sénégal, on s’est établi au Port autonome de Dakar et fait les ‘Reclamations’, c’est-à-dire qu’on a fait intervenir un dragueur pour créer de la terre là où il n’y en avait pas pour avoir 12 hectares’’, a fait savoir Alexis Replumaz.

Eiffage a la partie moins compliquée que le Mc Dermott qui a gagné le marché pour les ombilicaux sous-marins ainsi que le système de production sous-marine ; ou encore la compagnie TechnipFmc qui a remporté le contrat Epci pour le navire Fpso, qui traitera le gaz en éliminant les hydrocarbures lourds. Après quoi, les liquides seront retirés du gaz, qui sera ensuite transféré par pipeline vers un terminal à Gnl. Après la liquéfaction, le gaz sera acheminé vers une installation flottante de gaz naturel liquéfié appelé Flng située près des frontières mauritanienne et sénégalaise qu’Eiffage est chargée de protéger avec son brise-lames.

Pourquoi avoir choisi la capitale sénégalaise et pas Saint-Louis où est localisé le site d’exploitation ? La solution pratique, manifestement, coulait de source, pour le directeur du Développement de la filiale Génie Civil Marine du groupe Eiffage. ‘‘On a fait des études et on est arrivé à la conclusion que Dakar est la solution la plus simple. Il y a la filiale de notre groupe, Eiffage Sénégal, qui nous supporte dans cette opération à 100 %. Il y a une bonne connaissance des interlocuteurs économiques à Dakar. Le port de Saint-Louis n’était pas adapté’’, assure M. Replumaz.  

OUSMANE LAYE DIOP

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