Publié le 9 Oct 2015 - 23:40
CONSTRUCTION D’INFRASTRUCTURES ET EQUIPEMENTS A L’UCAD

 Le ministre appelle les acteurs à la patience

 

La tournée du ministre de l’Enseignement supérieur entamée hier à l’UCAD montre qu’il y a des chantiers en avance. Mais la prise de parole de certains acteurs indique aussi qu’il reste beaucoup à faire. Le ministre a promis de faire de son mieux. Il a invité la communauté à la patience.

 

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a démarré depuis hier une tournée dans les différentes universités du Sénégal. Ce périple, qui a débuté à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le mènera à Ziguinchor, Kolda, Tamba, Thiès, Bambey et Saint louis. L’objectif est de constater de visu l’état d’avancement des chantiers en cours dans les différentes universités existantes. Une occasion saisie hier par le ministre pour inviter la communauté universitaire à plus de patience, à la fois pour ce qui reste à faire et les désagréments causés par ce qui est en cours.

A l’Ucad, Mary Teuw Niane a visité la deuxième tranche de la deuxième cité des enseignants. Le recteur Ibrahima Thioub a fait savoir que la commission de distribution des logements a fini de procéder aux affections. Les clés ont été remises et les conventions signées. Certains ont même commencé à habiter. Ce qui ne veut pas dire pour autant que tout est fin prêt. Car les deux parties ont reconnu qu’il reste un problème d’eau et d’électricité, et des questions de commodités. La délégation a également visité l’Ucad III. Il ne s’agit pas de nouvelles constructions, mais plutôt des villas occupées, jusque récemment, par l’armée française. Les 7 écoles doctorales de l’Ucad, ainsi que d’autres structures, y sont logées. Parmi les nouvelles constructions, il y a le bâtiment de la faculté de Médecine d’un coût de 2,56 milliards. Il est à l’étape finale, avec une date de livraison fixée au mois de novembre.

Mais le chargé de revendication de la section SAES de Dakar, Ibrahima Dally Diouf, regrette les lenteurs dans les constructions, car ce bâtiment, dit-il, date de 5 ans.  Il y a également les laboratoires de la faculté des Sciences. L’édifice qui doit abriter 10 laboratoires est à une étape de fondation. Au passage du ministre, une trentaine d’ouvriers étaient à pieds d’œuvre sur le site. Les travaux sont prévus pour six mois. L’institut Conficius financé par les Chinois est quant à lui à une étape très avancée.

A propos toujours des constructions, il y a un bloc à ériger pour le CESTI. Il est prévu d’avoir une grande salle de 150 places au rez-de-chaussée et deux salles de cours et une salle de Travaux Pratiques à l’étage. L’appel d’offres est déjà lancé, si l’on en croit le ministre Mary Teuw Niane. A côté des constructions, il y a aussi les réhabilitations. Les amphis de la faculté de Droit qui menaçaient ruine doivent être réfectionnés. Le ministre a averti qu’il y aura des désagréments. Le rectorat a d’ailleurs commandé des tentes qui remplaceront les deux amphis, le temps des travaux.

Mary Teuw Niane invite donc les étudiants et enseignants à la patience. Cependant, même avec cette réhabilitation, les problèmes demeurent, font savoir les autorités de la faculté. Car, cette dernière a les pires résultats de l’université, du fait, en partie, d’un problème d’infrastructures. Les autres structures qui sont concernées par la réhabilitation sont : le rectorat et l’office du bac, l’auditorium, l’amphi Mbaye Guèye, l’amphi 7 de la faculté des Sciences et Techniques, les amphis communs (Ousmane Socé, Boilat, et Jean Capel).

40 ans sans laboratoire des langues

Outre les constructions, il y a les dotations en matériel. Le CESTI a reçu de quoi équiper un studio de télévision moderne. Quant à la faculté des Lettres, son doyen Amadou Abdoul Sow s’est fortement réjoui de la renaissance du laboratoire des langues. ‘’Je suis venu à l’université, en 1976. Je n’ai pas trouvé de laboratoire. Cela fait 40 ans que la faculté qui compte 9 départements en langue n’a pas eu de laboratoire en langue. Celui-ci permettra à nos étudiants d’avoir une formation professionnelle dans la traduction et l’interprétariat’’, se félicite-il. Le ministre a fait savoir que ce volet continue et qu’un appel d’offres de 2 milliards est lancé pour des équipements.

Cependant, le représentant du SAES, bien que saluant ses efforts, estime que le problème restera entier, si la question du nombre de professeurs n’est pas résolu. Il souhaite un recrutement de 100 enseignants à l’UCAD, pour 2016. Il a également invité au respect des accords. Et puisque cette journée de visite était aussi une journée de revendications, les travailleurs à l’université ont aussi tenu un sit-in au rectorat pour réclamer leur intégration dans les PATS.

10 milliards pour sécuriser les salaires des profs

Parmi les revendications du SAES, il y a l’augmentation conséquente des budgets de l’université, afin éviter surtout les difficultés de paiement de salaire, après 7 mois de fonctionnement. Hier le ministre a fait savoir que le président de la République a prévu dans le projet de loi de finance initiale 2016, une rallonge de 10 milliards qui permet de sécuriser définitivement les salaires des enseignants. Par ailleurs, après avoir visité les nouveaux pavillons de 1044 lits, il a aussi annoncé 4 000 nouveaux lits pour l’UCAD. L’appel d’offres étant déjà lancé, dit-il. 

BABACAR WILLANE

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