Publié le 22 Nov 2014 - 05:20
CONTRE TOUTE IDEE DE PRIVATISATION DE LA SENELEC

Le SUTELEC se braque et pointe des manquements dans la gestion

 

Le SUTELEC prend très mal l’idée de privatisation agitée par «savants» et «experts». Il leur conseille de balayer d’abord devant leur porte. Se faisant plus explicite, le syndicat, dans une note parvenue à EnQuête, renvoie ‘’l’ex PM (Abdoul Mbaye), le DG de la SAR et son PCA à la loi d’orientation du secteur’’. A ces personnalités qui se sont prononcées en faveur de la privatisation de la Senelec, le SUTELEC oppose l’exemple des ‘’ICS qui ont été complètement mises à terre par ses acheteurs ; l’exemple de la SDE qui ne parvient pas à satisfaire la demande et la qualité de service et personne n’en parle, pourtant c’est le fruit de la privatisation’’, souligne-t-il.

Au-delà de ce coup de sang, le secrétariat du Syndicat estime qu’il faut poser les véritables enjeux dans le secteur qui a besoin ‘’d’une vision et d’un management de qualité, contrairement à ce que l’on en a fait : un fromage politique’’. En effet, les camarades de Mademba Sock ne se privent pas de lister les écueils qui plombent l’entreprise. En passant, ils soulignent que la Senelec n’est pas ‘’en capacité pour le moment de répondre à la demande’’. Les syndicalistes ajoutent qu’il est ‘’faux de faire croire à l’opinion qu’il n’y a que des problèmes de réseau, et que la production est suffisante’’. La situation est si préoccupante, selon eux, que même, avec les 125 MW de la centrale à charbon, la production ne sera pas suffisante.

‘’Dans la situation actuelle, les groupes de la centrale 4, ceux des extensions C6 et C7, ont dépassé depuis longtemps leur nombre d’heures de visite et donc maintenus dans le réseau par défaut. Au niveau de la C3, les résultats de la réhabilitation de la tranche 3 sont mitigés et ceux de 301 sont sur les mêmes traces du fait de choix discutables sur l’entreprise qui en avait la charge’’, poursuivent les syndicalistes. A cela s’ajoute une affaire de fuel lourd qui, selon le SUTELEC, crée des tensions de trésorerie. Les syndicalistes expliquent que l’opérateur AGGREKKO a signé un contrat d’opération au fuel lourd, alors qu’il utilise du DO depuis son installation, d’où ces tensions et des risques non maîtrisés créés par le camionnage du gazole très encombrant pour le site du cap des biches. Mademba Sock et Cie estiment qu’il est urgent de ramener l’entreprise aux termes du contrat qu’elle a signé.

Les syndicalistes font également cas des 220 m³ de Kérosène (stock TAG3) et les 2 000 tonnes de fuel lourd déclarés impropres à la consommation par les groupes de SENELEC. Il se pose, selon eux, un problème de transparence et d’opportunité. ‘’Il reste incompréhensible que sous le seul prétexte que nos installations ne pouvaient pas les consommer en partie ou en totalité, cet important stock soit sorti de nos livres comptables sans contrepartie autre qu’un simple certificat de destruction’’, dénoncent les syndicalistes. Car, disent-ils : ‘’S’il est avéré, du fait d’une certaine loi, que SENELEC ne peut pas vendre ce produit qu’elle donne pour destruction à une société privée qui elle, le vend, il urge dès lors de procéder à la révision de cette loi qui dépouille une société publique au bénéfice d’une entreprise privée. Surtout que cette loi n’empêche pas la centrale 6 à vendre ses déchets liquides à raison de 5 000 F CFA la tonne’’. 

Gaston COLY

 

 

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