Publié le 17 Nov 2018 - 01:13
CONTROLE DU FICHIER ELECTORAL

L’Etat accède aux revendications de l’opposition

 

Contre toute attente, les services du ministère de l’Intérieur ont accédé, hier, à la volonté du Front démocratique et social de résistance nationale d’exercer son droit de contrôle du fichier électoral.

 

Il n’y a pas eu de confrontation. En hommes civilisés, les leaders de l’opposition dépêchés hier au ministère de l’Intérieur et le directeur de l’Automatisation des fichiers commis par le ministre Aly Ngouille Ndiaye ont échangé dans le calme et la sérénité. Et ils ont vite fait de trouver un compromis. Les autorités étatiques n’ont posé aucune opposition à la volonté manifestée par le Front démocratique et social de résistance nationale (Fnr) d’exercer son droit de regard et de contrôle sur le fichier électoral. Ainsi, les experts électoraux commis par ledit front de l’opposition pour vérifier la fiabilité du fichier afin de lever toute suspicion de fraude électorale, auront la possibilité de le faire même dans les locaux de la Daf où une salle leur sera d’ailleurs aménagée au retour du Mawloud.

L’opposition regroupée dans le Front démocratique et social de résistance nationale nourrit, en effet, beaucoup de suspicions sur la fiabilité du fichier électoral. Le candidat Samuel Ameth Sarr allant même jusqu’à déclarer publiquement l’existence de trois fichiers électoraux mis en place par les tenants du pouvoir, ‘’pour truquer le prochain scrutin présidentiel du 24 février 2019 et faciliter ainsi la réélection du président Macky Sall dès le premier tour’’, accuse-t-il.

Face à la presse avant-hier, la Commission communication du Fnr a fait état de beaucoup de dysfonctionnements dans l’élaboration du fichier. Elle est, à cet effet, revenue largement sur les multiples couacs notés lors des dernières élections législatives où des personnes disposant de leurs cartes d’électeur en bonne et due forme n’ont pas pu voter dans les bureaux mentionnés sur leurs documents de vote.

L’opposition dénonce aussi le fait que  certaines personnes inscrites normalement pendant la période de révision de 2017 aient vu leurs cartes estampillées ‘’Ne peut pas voter’’.  Pendant ce temps, d’autres citoyens sénégalais ont, selon le front de l’opposition, obtenu leurs cartes bien après la période de révision avec la même mention ‘’Ne peut pas voter’’, mais se retrouvent tout de même dans le fichier. Un ensemble de faits qui pousse l’opposition à avoir des suspicions de fraude électorale. 

Mais de telles déclarations sont battues en brèche par le camp présidentiel. Mieux, jouant la carte de la transparence, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a accédé  à la requête de l’opposition. Et  cela même s’il dit ne pas reconnaitre l’existence légale du Fnr.

ASSANE MBAYE

 

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