Le sous-préfet de Dakar-Plateau, Djiby Diallo, a organisé, hier, une conférence de presse pour mettre les choses au point, dans le projet de pose de gazon synthétique sur un terrain de la Médina qui l’oppose au maire de la commune Bamba Fall.

Le projet de pose de gazon synthétique au terrain Alassane Ndiaye Alou, qui se trouve dans une école élémentaire située dans la commune de la Médina, est un point de discorde entre le maire de cette commune, Bamba Fall, et le sous-préfet de Dakar-Plateau, Djiby Diallo. Ce dernier a fait face à la presse, hier. ‘’Il y a deux semaines de cela, il y a eu un problème entre les jeunes de cette commune et leur maire Bamba Fall. Le dimanche 30 avril, j’ai été informé d’une bataille rangée entre des jeunes de la commune et les responsables municipaux. Un conflit qui était lié à la pose du gazon synthétique dans la cour de l’école Alassane Ndiaye Alou’’, a expliqué le sous-préfet.

‘’Interpellé’’ sur la question, le maire, poursuit-il, a dit détenir une délibération datant de 2014. ‘’Cette délibération, précise le sous-préfet, même si elle existe, consistait à la pose du gazon dans le terrain du groupe scolaire de la Médina, communément appeler ‘terrain Diaraf’. Dans le rapport d’incident qu’a fait le commissaire de la Médina, j’ai remarqué que ni le directeur de l’école Alassane Ndiaye Alou, ni l’inspecteur de l’Education et de la Formation de Dakar-Plateau, ni le sous-préfet que je suis n’ont été informés de cet objectif de poser un gazon synthétique dans un établissement public’’.

Le sous-préfet Djibril Diallo de faire savoir que cette école est ‘’un patrimoine historique classé’’. Ainsi, il estime que la pose de ce gazon à ‘’but lucratif tend à privatiser cet espace public’’. Ce qu’il ne laissera pas faire. ‘’Si le maire tient à élargir ce projet dans tous les établissements publics de la commune, je vais l’accompagner. Notre rôle, ce n’est pas d’empêcher à un maire de travailler. Nous restons ouverts à accompagner le maire, s’il veut s’inscrire dans la légalité. S’il veut mettre ce gazon à la disposition de la jeunesse de Dakar gratuitement, nous sommes disposés à l’accompagner, à l’appuyer’’, a dit le sous-préfet de cette localité.

‘’Je ne suis pas son adversaire’’

L’autorité administrative renseigne avoir signé un acte pour suspendre les travaux, à la suite de l’incident qui a eu lieu. ‘’Après une enquête de la police, il s’est révélé que la tension était très vive. Donc, j’ai pris la responsabilité, en attendant qu’on discute tous afin de trouver une solution consensuelle. C’est de ma responsabilité. Autant je garantis sa sécurité et ses biens, autant je le dois aux autres populations et surtout à l’école et à la jeunesse’’, a-t-il renchéri.

Dès lors, le chargé de la coordination de l'action des services déconcentrés de l'Etat dans cette commune a appelé le maire de la Médina ‘’à la raison’’. ‘’La libre administration n’est pas une indépendance. Celle-ci a été érigée dans un document par le législateur. (…) Parce qu’il y a aussi eu des interpellations concernant l’école Nagou Samb, le marché Tilène et par rapport au budget de la commune’’, a-t-il soutenu.

Pour la gestion 2018 de ce dernier, le sous-préfet Diallo a estimé que ‘’le maire de la commune a des problèmes avec les textes’’. En réalité, selon lui, il a ‘’convoqué’’ l’ouverture d’une session pour le vote du budget. Alors que durant cette rencontre, il était tenu par le Code des collectivités locales de faire un débat d’orientation budgétaire pendant un mois. A l’issue de celui-ci, il avait l’obligation de convoquer à nouveau le conseil, 15 jours avant le vote du budget. ‘’Contrairement à ce principe, il a convoqué le Conseil municipal de la Médina pour l’ouverture de la session et à l’exercice, il s’est attelé au vote du budget. Ce qui est contraire à la loi. C’est le lendemain qu’il m’a envoyé le budget pour approbation’’, a-t-il regretté.

Pour Djiby Diallo, ‘’en voulant penser que le sous-préfet de Dakar-Plateau est le bras armé de l’Etat pour le combattre, il (Ndlr : Bamba Fall) se trompe. Je ne suis pas son adversaire et je ne peux pas l’être. Nous n’avons pas les mêmes objectifs, ni les mêmes ambitions’’.

MARIAMA DIEME