Publié le 18 Jul 2018 - 23:37
COUPE DU MONDE DE LA FIFA 2018

Des séries qui s'arrêtent et d'autres qui durent

 

Difficile de trouver quelqu’un pour dire que cette Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™ était prévisible. Cette édition a donné lieu à l’élimination prématurée de grosses cylindrées, à des parcours improbables dans la phase à élimination directe et à quelques grosses surprises.

Prévisible, cette compétition l’a pourtant été à bien des égards. Retour sur les tendances qui se sont confirmées et sur celles qui ont pris fin, pour le plus grand soulagement de deux équipes.

Déjà-vu

Élimination prématurée pour le tenant du titre européen

La surprenante élimination de l’Allemagne n’était pas aussi imprévisible que cela, si l’on se fie à l’histoire récente. Depuis le changement de millénaire, aucun tenant du titre européen ne s’est extrait de la phase de groupes.

Une fois, ça arrive. Deux fois, une coïncidence… Mais quatre fois ? Il y a 20 ans, il aurait été impossible de prédire une telle série noire pour les champions du Vieux Continent. Et pourtant, la France (sacrée en 1998), l’Italie (2006), l’Espagne (2010) et l’Allemagne (2014) ont tour à tour été stoppées dès le premier écrémage dans la défense de leur bien.

L’Argentine, bête noire du Nigeria

Lorsqu’ils ont vu leur *Albiceleste* chérie être versée dans le même groupe que les *Super Eagles* lors du tirage au sort de décembre, les supporters argentins se sont rappelés de bons souvenirs. Cette affiche est presque devenue un classique de la Coupe du Monde. Depuis leur baptême du feu, à États-Unis 1994, les Ouest-africains ont rencontré les Sud-américains à cinq reprises sur six participations.

À chaque fois, ils ont été battus. À chaque fois, par la plus petite des marges. Depuis la première confrontation entre les deux nations, où il avait ouvert le score, le Nigeria n’a plus jamais été devant au tableau d’affichage. Le revers 2-1 subi cette année portait un air de déjà-vu car comme au Brésil il y a quatre ans, c’est le défenseur Marcos Rojo qui a inscrit le but de la victoire.

Le Mexique prend le mur des huitièmes

Les récents parcours d’El Tri en Coupe du Monde sont à la fois admirables et exaspérants, selon que l’on considère la continuité dans la performance ou l’incapacité à franchir un cap. Depuis qu’ils se sont qualifiés pour États-Unis 1994, les Mexicains ont enchaîné sept participations consécutives (avec Russie 2018). Seules six autres nations ont fait mieux. Et seul le Brésil affiche actuellement une meilleure série de qualifications pour le second tour, les Aztèques ayant composté leur billet à chaque fois.

Hélas, leur parcours s’est systématiquement arrêté au stade des huitièmes de finale. Cette année à Samara, la frustration a encore été au rendez-vous face à la Seleção et les Mexicains devront encore attendre quatre ans pour espérer une participation aux quarts de finale.

L’Europe ne réussit pas aux Sud-Américains

Les éliminations du Brésil et de l’Uruguay en quarts de finale ont confirmé que l’Amérique du Sud connaîtra une nouvelle campagne infructueuse en Europe. Cela fait maintenant 60 ans qu’un représentant de la CONMEBOL ne s’est pas imposé sur le Vieux Continent.

La Croatie se réconcilie avec les matches couperets

La comparaison avec l’équipe héroïque de l’édition 1998 a parfois été lourde à porter pour les générations croates suivantes. La Coupe du Monde n’a pas offert l’occasion aux Vatreni de rivaliser puisqu’ils n’avaient jamais passé la phase de groupes jusqu’à cette année. Dans le cadre de l’UEFA EURO, ils ont perdu les deux matches à élimination directe qu’ils ont disputés.

Ces difficultés semblaient parties pour virer au complexe, en particulier pour les joueurs-vedettes de l’entrejeu Luka Modric et Ivan Rakitic, qui avaient tous deux manqué leurs tentatives lors de la défaite aux tirs au but face à la Turquie. La victoire face au Danemark au bout de l’épreuve de vérité a donc agi comme une libération. D’autant plus qu’elle a fait suite à un penalty manqué de Modric quelques secondes avant la fin de la prolongation.

L’Angleterre passe enfin aux tirs au but

Toujours du point de penalty, les démons qui hantaient le sélectionneur anglais, Gareth Southgate, se sont évanouis après la victoire des Three Lions aux tirs au but face à la Colombie en huitième. Vaincue lors de ses trois dernières séances de tirs au but en Coupe du Monde et victorieuse une seule fois sur six dans cet exercice lors de grandes compétitions, l’Angleterre semblait vouée à ne jamais s’imposer dans l’épreuve de vérité.

Southgate ayant lui-même manqué un tir au but en demi-finales de l’UEFA EURO 1996, il faisait sûrement partie des Anglais les plus heureux en voyant Eric Dier donner la victoire aux siens depuis les 11 mètres. L’Angleterre venait enfin de vaincre le signe indien.

(FIFA)

 

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