Publié le 7 Mar 2014 - 16:50
COUPS DE FEU A MATAM

Les cadres «farbistes» regrettent mais évoquent la légitime défense

 

Proches du député griot Farba Ngom, les cadres APR de Matam regrettent l’incident survenu le dimanche dans la ville, mais parlent de légitime défense.

 

‘’Nous devons demander pardon au peuple sénégalais’’. C’est en ces termes que Mody Sy, cadre de l’Alliance pour la République, s’est exprimé par rapport aux récents incidents survenus à Matam. Face à la presse, hier, le Président du conseil d’administration de la Sénégalaise des eaux (SDE) a regretté l’usage d’arme à feu dont s'est rendu «coupable» le député Farba Ngom, son mentor. 

Toutefois, il a considéré l'acte comme de la ‘’légitime défense’’ au regard de la situation qui s'est posée. «Si nous n’avions pas riposté, nous serions aujourd’hui au cimetière», indique Mody Sy. Une façon d'accabler le camp du maire de Matam, Mamadou  Mory Diaw, absent à la rencontre d'hier.

Cette thèse est défendue par son camarade Abdoulaye Hamady Sy qui donne sa version des faits du dimanche dernier. «Le jeudi 20 février 2014, le député Farba Ngom a convoqué tous les responsables APR de Matam qui sont à Dakar pour les informer que le parti a décidé de dépêcher un superviseur, en la personne de Ali Koto Ndiaye.(…) La même réunion a retenu que chaque collectivité locale serait représentée par 15 délégués choisis démocratiquement. Toutes les CL ont désigné leurs représentants le samedi 1er mars (2014) à la rencontre, sauf la ville de Matam (…).

Après plusieurs rencontres, le maire a campé sur sa positon (en estimant que) les décisions prises à Dakar ne l’engageaint pas. (C'est ainsi que ses) partisans sont allés plus loin en décidant que la rencontre avec les superviseurs n’aurait pas lieu et (ils ont) interdit d’entrer à Matam des militants et responsables.» Ce que Farba Ngom et ses partisans n’ont pas voulu accepter.

Il s’en est alors suivi de vives altercations à l’entrée de la ville de Matam entre les deux camps avant que la situation dégénère. Hamady Sy explique : ‘’Nous ne pouvions pas accepter qu’on nous interdise d’entrer dans une ville de la République. Nous avions décidé d’entrer dans Matam quel que soit le prix à payer.’’

Dans la foulée, les cadres de Matam ont répondu à Youssou Touré qui avait peint Farba Ngom comme un «irresponsable». Pour eux, le patron du Réseau des enseignants républicains a ‘’franchi le Rubicon’’.

‘’Contrairement à ce monsieur (Youssou Touré), qui se considérait comme victime du régime de Wade (…) tout en dînant régulièrement avec Karim Wade, Farba Ngom, c’est la constance et la fidélité chevillées au corps», a répliqué Hamady Sy. Aujourd’hui, les cadres de Matam souhaitent que cette ‘’page soit tournée’’ et appellent les militants et responsables ‘’à revenir aux valeurs fondatrices’’ de leur parti que sont ‘’la fraternité, la solidarité, la retenue et la sobriété’’.

DAOUDA GBAYA

 

 

 

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