Publié le 13 Sep 2017 - 20:59
COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES RECIPROQUES

L’équipe du Sénégal… la cause

 

Adjidiatou Ly et Ibrahima Sow ont été jugés hier devant le Tribunal de grande instance de Dakar pour coups et blessures volontaires ‘‘réciproques’’. Blessés tous les deux, à cause d’une altercation lors du match Sénégal contre Burkina. Adjidiatou souhaitait la défaite des Lions, ce qu’Ibrahima ne pouvait digérer. Une affaire cocasse qui a tenu en haleine le tribunal.

 

La double confrontation en éliminatoires du Mondial 2018 entre le Sénégal et le Burkina n’a pas fini de faire parler. Le nul concédé par les Lions a excédé bien des supporters et provoqué du grabuge entre deux voisins : Adjidiatou Ly et Ibrahima Sow. Ils se sont présentés, hier, devant les juges du Tribunal de Grande Instance de Dakar. Les deux prévenus sont domiciliés à Usine Bène Tally et habitent dans la même maison. La première, Guinéenne de nationalité, souhaitait, d’après le second, la défaite du Sénégal contre le Burkina. Aussi, le nul concédé ne l’a-t-elle pas agréée pas, selon les propos d’Ibrahima Sow. Le cireur de chaussures renseigne qu’Adjidiatou s’est alors mise à insulter publiquement le Sénégal et les Sénégalais. ‘‘Ne pouvant digérer cela, je lui ai demandé d’arrêter les injures et elle a continué de plus belle’’, explique le fan des Lions. ‘‘Ensuite, continue-t-il, je me suis introduit dans la douche’’.

Mais à sa sortie, raconte-il, la Guinéenne l’a attaqué avec l’écumoire qu’elle avait chauffée. Toujours, selon les dires de Sow, sa voisine l’a frappé avec l’ustensile, lui causant une grave blessure à la nuque qu’il a d’ailleurs montrée au juge. Adjidiatou Ly, le bébé sur le dos, a balayé du revers de la main tous les propos de son coprévenu. ‘‘Je discutais avec les voisines du match de l’équipe du Sénégal. Quand Ibrahima est sorti, il a dit que j’étais en train d’insulter le Sénégal, car je voulais sa défaite’’, détaille la Guinéenne, dans un wolof approximatif. C’est pourquoi, la salle n’a pas manqué de pouffer de rire. A chaque mot prononcé par l’une ou l’autre partie, dans un wolof inaudible et une gestuelle incontrôlée, la salle riait à perdre haleine. Les juges, d’habitude fermes et autoritaires, se sont cette fois-ci laissés dérider, l’hilarité devenant ainsi générale. Selon ses dires, une de ses voisines a tenté de raisonner Ibrahima en lui reprochant de l’accuser injustement. ‘‘Mais il n’a rien voulu entendre. Il m’a ensuite injuriée, avant de s’agripper à mes mèches.’’ Après que les voisins les ont séparés, le cireur de chaussures, d’après les dires de la dame, l’a trouvée dans sa chambre en la rouant de coups de poing, l’atteignant à l’œil droit. ‘‘On nous a séparés. J’avais laissé tomber, mais lbrahima m’a de nouveau trouvée dans la véranda et m’a attaquée. Il s’est emparé du couteau avec lequel je coupais de la tomate. Ensuite, il m’a poignardée à l’avant-bras’’, narre la dame.

Tous les deux sont sortis de ce duel blessés, avec une Incapacité temporaire de travail de six jours pour chacun.

Une sanction… plutôt moratoire

Le ministère public a, dans cette affaire, joué les bons offices en tenant le rôle de moralisateur. Son réquisitoire a été un véritable appel à un cessez-le-feu entre les deux belligérants. Après avoir sermonné les deux parties, il a requis trois mois assortis de sursis, à titre de peine dissuasive, a-t-il soutenu. Cette requête n’a pas été suivie par le juge, qui a plutôt prononcé une amende de 100 000 F Cfa à l’encontre des deux parties, à la fois prévenues et victimes dans cette affaire. Il a toutefois tenu à conseiller les adversaires du jour à taire leurs querelles et à vivre le bon voisinage. Que cette leçon soit suivie par l’équipe nationale du Sénégal en offrant une qualification au mondial à son peuple !  

 LAMINE DIAGNE (STAGIAIRE)

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