Publié le 20 Aug 2014 - 21:27
CRISE AUX NOUVELLES EDITIONS AFRICAINES DU SENEGAL

Le syndicat demande à l’Etat de reprendre la gestion

 

Les travailleurs des NEAS sont dans le désarroi, avec une entreprise abandonnée à elle-même, six mois d’arriérés de salaires pour le personnel, des dettes à payer aux auteurs, un directeur démissionnaire, un PCA peu impliqué, des employés bloqués à l’âge de la retraite, et un Etat absent. Diagnostic signé du syndicat maison.

 

Les Nouvelles Editions Africaines du Sénégal (NEAS) sont en difficulté. Et depuis 6 mois, le personnel est sans salaire. Selon Amari Sow, le responsable commercial de l’entreprise, les capitaux propres à l’entreprise sont négatifs depuis plus de dix ans. Il n’existe plus de fonds de roulement et le peu de produits à portée de main est constitué de stocks de produits phares vendus au public. D’où la nécessité de nouveaux investissements et de fonds de roulement. C’était au cours d’un point de presse organisé hier.

‘’La vente directe aux consommateurs ne fait pas vivre une maison d’édition. Il faut gagner des marchés et nous peinons à soumissionner aux appels d’offres », a expliqué Amari Sow. «Les NEAS traînent une dette fiscale de plus de 200 millions de francs Cfa, ce qui ne nous donne pas les moyens de faire face à ces conditions de marché. C’est pourquoi nous attendons que l’Etat du Sénégal reprenne la gestion des NEAS, vu le rôle culturel que joue l’entreprise. »

Aujourd’hui, beaucoup de leurs titres sont en rupture et ne peuvent pas être réédités, ajoute le responsable commercial. ’’On pouvait compter sur le fonds d’aide à l’édition mais on n’en a pas suffisamment bénéficié au nom d’une discrimination positive bien comprise. Elles n’ont jamais été considérées comme une société privée à part entière, mais comme une entité placée sous le contrôle du ministère de l’Education’’, a-t-il expliqué.

Conseil d’administration

Par conséquent, seul l’Etat peut injecter de l’argent frais dans les NEAS car les actionnaires privés ne s’intéressent pas à la société à cause de l’absence de revenus et de dividendes, a déploré M. Sow.

Par ailleurs, le syndicat a demandé la tenue sans délai du conseil d’administration pour un démarrage de la restructuration de la société. ’’Personne ne s’occupe de l’entreprise. Le directeur est démissionnaire et le président du Conseil d’administration Charles Wade ne s’est pas impliqué dans le management. Nous avons cherché à le rencontrer mais nous peinons à être en contact avec lui », s’est insurgé Ibrahima Mbodj, le chargé des revendications. « Ce qui fait que personne ne s’occupe des  salaires. C’est pourquoi la tenue du conseil d’administration est urgente afin de nommer un directeur général pour relancer la société.’’

Selon les syndicalistes, les NEAS n’ont plus reçu de subvention étatique depuis 1999. ‘’On nous donnait 200 millions par an (car) 20% des actions sont à l’Etat. Nous sommes endettés, nous devons de l’argent à beaucoup d’auteurs. Les travailleurs qui doivent aller à la retraite ne peuvent pas le faire parce qu’il faut payer leurs indemnités. Ceux qui sont en retraite ne disposent pas de pensions’’, a déploré M. Mbodj.

VIVIANE DIATTA

 

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