Publié le 11 Dec 2018 - 16:08
CRISE DANS LE SECTEUR DE LA JUSTICE

Le Sytjust menace de déterrer la hache de guerre 

 

Le secteur de la justice risque de renouer avec la grève. Hier, à l’issue de son sit-in hebdomadaire organisé tous les lundis sur l’ensemble du territoire national, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) menace de reprendre la grève à la fin de son préavis.

 

La crise dans le secteur de la justice risque de s’enliser. Car, après avoir suspendu son mot d’ordre de grève, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) menace d’arrêter à nouveau le travail. ‘’A la fin de notre préavis de grève, nous allons procéder à une cessation collective du travail’’, a menacé, hier, le secrétaire général du syndicat, Me El Hadj Ayé Boun Malick, à l’issue de leur sit-in hebdomadaire organisé tous les lundis sur l’ensemble du territoire.

Selon le syndicaliste, ils ont décidé ‘’de passer à la vitesse supérieure’’, pour dénoncer le non-respect des engagements pris par le gouvernement. A en croire le syndicaliste, le chef de l’Etat avait promis de régler la question du plan de carrière, de l’augmentation des fonds communs. Le président Sall, a-t-il renseigné, n’avait pas omis l’octroi ‘’éventuellement’’ d’une assiette foncière, puisque les travailleurs ne bénéficient d’aucune politique sociale qui leur permet d’avoir un toit en fin de carrière. Mais, se désole-t-il, ‘’le protocole d’accord avait un début d’exécution, puisqu’il y avait la mise en solde opérée fin novembre, mais elle a été finalement retirée’’.

Ainsi, selon le greffier, si les indemnités ne sont pas payées, ‘’c’est la faute du ministre qui est allé dire que c’est trop d’argent’’. Dans la foulée, il accuse Ismaïla Madior Fall de remettre en cause les engagements, car, dit-il, ‘’il pose des actes allant dans le sens de pourfendre tout ce qui a été fait. Figurez-vous, depuis le 25 juillet, date à laquelle deux décrets portant sur notre plan de carrière ont été adoptés en Conseil des ministres, mais jusqu’à présent il ne les a pas soumis à la signature du président de la République. Cela dénote d’une volonté de remettre en cause ce qui a été fait sur le plan des indemnités’’, fulmine Me Diop.

Et ‘’face à la mauvaise volonté’’ du Garde des Sceaux, il interpelle directement le chef de l’Etat et l’invite à ne pas se laisser manipuler et à faire respecter ses engagements. Sans quoi, le gouvernement sera responsable du dysfonctionnement du secteur public de la justice. ‘’Tout le monde sait que lorsque les travailleurs de la justice sont en grève, il n’y a pas de justice au Sénégal’’, relève Me Diop. 

En fait, après trois semaines de grève lourdement ressenties par les justiciables, le Sytjust avait suspendu son mot d’ordre pour ‘’donner la chance’’ aux négociations. C’était le 18 octobre dernier. Mais après près de deux mois de trêve, les syndicalistes ont déterré la hache de guerre. 

FATOU SY

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