Publié le 31 May 2016 - 19:50
CRISE SCOLAIRE

Les médiateurs entrent en jeu

 

Le porte-parole du Khalife général des mourides, Serigne Bassirou Abdou Khadre, le secrétaire général de AJ PADS/Authentique, Landing Savane et Seydi Ababacar Ndiaye du Saes jouent aux sapeurs-pompiers pour sauver l’année scolaire. Ces derniers ont rencontré les syndicats du Grand Cadre, section Mamadou Lamine Dianté et  du Cusems.

 

Les réquisitions envoyées aux enseignants divisent à nouveau le gouvernement et les syndicalistes. Depuis cette nouvelle mesure des autorités, un nouveau bras de fer risque d’opposer les deux parties. Heureusement que des médiations commencent à se faire à ce niveau. Le porte-parole du khalife général des mourides, Serigne Bassirou Abdou Khadre, sur recommandation du khalife général Serigne Sidy Makhtar Mbacké, est intervenu pour trouver une issue heureuse à la crise scolaire.  ‘’Le porte-parole du khalife nous a rencontrés chez lui au nom du Khalife général des mourides. Il y a eu nette convergence de vues entre nous. Il a formulé de ferventes prières et a également promis d’user de son influence auprès des autorités pour les ramener à la raison’’, rapporte le Coordonnateur du Grand-Cadre Mamadou Lamine Dianté.

 De son côté, le Secrétaire général du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), Seydi Ababacar Ndiaye, a aussi initié une séance de travail avec les grévistes. ‘’Il va peut-être, dans un premier temps, essayer de faire entendre raison à l’Etat. Mais je crois que si les autorités restent sourdes à son appel, il prendra sa responsabilité en tant que syndicaliste’’, renseigne toujours Dianté. La présidente de la Commission nationale du dialogue social, Innocence Ntap Ndiaye,  vient s’ajouter à la liste des médiateurs.

Par ailleurs, le Coordonnateur du Grand Cadre affirme que certains enseignants sont en train de recevoir des réquisitions. D’autres, trouvés dans les salles de classe, dit-il, n’ont pas accepté la lettre car jugeant ne pas procéder à un abandon de poste. ‘’Des demandes d’explication ont été servies aux enseignants. Ces derniers ont répondu qu’ils sont en train d’exercer un droit syndical consacré par la Constitution’’, précise Mamadou Lamine Dianté. Selon lui, des mises en demeure ont été même servies aux enseignants qui citent en référence la circulaire numéro 49 de 1963 dont l’objet est relatif à un abandon de poste.

Ce qui lui fait dire : ‘’Autant la demande d’explication est illégale, autant la mise en demeure est illégale et non conforme à l’objet indiqué.’’ Le secrétaire général du Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement du moyen-secondaire (Cusems), Abdoulaye Ndoye, souligne qu’ils ne sont pas dans une dictature, encore moins dans une monarchie. Il trouve anormal dans une République que ‘’l’Etat se permette de menacer les enseignants, alors que la Constitution leur donne le droit de créer des syndicats et de défendre leurs intérêts. Mais malgré les mises en demeure, ils n’ont pas rendu les copies’’, dit Dianté. D’après une analyse faite de la situation, il en déduit que les réquisitions sont illégales et non conformes à la situation actuelle.

Abdoulaye Ndoye constate lui ‘’que ces réquisitions risquent d’être une tache noire dans la gouvernance du Président Macky Sall’’. Il qualifie ces actes de mises en demeure, d’avertissements, de demandes d’explication comme des menaces. Et les réquisitions, sonne-t-il, en font trop.

AIDA DIENE

 

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