Publié le 6 Jan 2014 - 18:43
CRISE UNIVERSITAIRE

Les étudiants, accusés en toile de fond...

 

Un débat d'idées a été organisé par le comité d'initiative pour la défense de la liberté d'expression, samedi dernier. Pour les membres de cette structure, ''la création et la transmission du savoir s'adossent à l'expression libre et l'argumentation scientifique''.

 

Une situation hautement préjudiciable à l'accomplissement de la mission fondamentale de l'université qu'est la création est constatée par le comité d'initiative pour la défense et la liberté d'expression. Constitué d'enseignants chercheurs, de professeurs, ce collectif veut mettre fin aux actes récurrents de violence physique à l'université.

Réunis autour d'une table, samedi dernier, pour défendre des idées de libertés académiques et de responsabilité sociale des universitaires, les franchises universitaires, les membres de ce collectif veulent mener une sensibilisation. Les professeurs Abdou Aziz Kébé, Mbaye Thiam et Souleymane Gomis ont eu à animer les débats.

Selon le professeur Abdou Aziz Kébé, l'université est un organisme à trois dimensions : la production d'idées et de savoirs (domaine de la recherche), la diffusion de ces idées et de ces savoirs (diffusion) et la transmission de ces savoirs (l'enseignement). ''Ces dimensions sont un continuant que reflète le concept d’enseignant chercheur'', dit M. Kébé.

Et, argumente-t-il, la société octroie à la communauté universitaire des privilèges que sont les libertés académiques ou les libertés universitaires. N’empêche, il énumère les responsabilités sociales des universitaires, qui doivent rester liés à la société, sentir ses pulsions, connaître ses enjeux culturels, économiques d'une part, et d'autre part former des citoyens capables d’être en accord avec cette société.

''Les franchises universitaires ne sont pas une autorisation à tout faire''

M. Mbaye Thiam parle de franchises universitaires qui créent beaucoup de confusion dans la société .''Les franchises constituent un privilège, et son concept est associé à la liberté.'' Selon lui, les universitaires sont considérés par la société comme étant conscients, responsables, intelligents ; qu'ils n'ont pas besoin de police.

Et, dit-il, le législateur a décidé que l'espace académique est affranchi de la contrainte de police. A l'en croire, ''les franchises ne sont pas un slogan, ni un concept philosophique qui nous garantit contre l'impunité, ni une protection contre l'impunité, non plus elles ne sont pas une autorisation à tout faire, à tout dire parce qu'on est dans l'espace universitaire sanctuarisé''.

Plutôt, c'est ''une prise de conscience de nos responsabilités par rapport à un privilège que la société nous a octroyée et que nous devons mériter, enseignants comme étudiants'', justifie-t-il. Lisant l'article 2 en application du régime des franchises et libertés, il note que 'l'espace universitaire est placé sous le statut d'autonomie de police administrative''.

Toutefois, précise-t-il, ''les citées universitaires (quartiers à vocation administrative ou habitent des travailleurs) ne font pas partie des franchises universitaires''. Et selon l'article 6, ''lorsque la vie ou la liberté individuelle des personnes présentes dans l'université ou lorsque la sécurité des biens mis à la disposition de l'université sont en danger, le recteur doit demander l'intervention des forces de l'ordre''.

Le professeur Souleymane Gomis met en exergue la faillite qualitative du mouvement étudiant, laissant la place à l'amicale des étudiants qui, selon lui, est à l'origine des divergences entre étudiants, car mettant en avant des intérêts matériels et financiers. Pour contrecarrer cette situation, le professeur Ndoye suggère pour sa part qu'on mette des caméras de surveillance dans les différents amphis afin d'identifier les étudiants qui sont à l'origine des violences.

Prenant la parole, l'étudiant de l'université Gaston Berger de St- Louis, M. Moreau, jette la pierre à tous les acteurs de l'espace universitaire. ''Si l'université est morte, nous sommes tous responsables. Le problème est que nous ne sommes pas impliqués du tout''. Pour lui, il est facile de mettre en place des textes et de les modifier à tout moment.

AIDA DIENE

 

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