Publié le 27 Jun 2023 - 18:20
DÉBAT D'ORIENTATION BUDGÉTAIRE

Le gouvernement table sur plus de 7 000 milliards F CFA pour le budget 2024

 

Lors de son passage, hier, à l’Assemblée nationale dans le cadre du débat d’orientation budgétaire, le ministre chargé des Finances a annoncé un budget record pour 2024 et l’espoir de mobiliser plus de 1 100 milliards de francs CFA, grâce au nouveau programme en négociation avec le Fonds monétaire international (FMI).

 

Plus de 7 000 milliards de francs CFA. Tel est le chiffre record attendu par le gouvernement au titre du budget 2024. À l’occasion de son passage, hier, devant les députés, dans le cadre du débat d’orientation budgétaire, le ministre des Finances et du Budget est largement revenu sur les indicateurs macro-économiques satisfaisants, non seulement pour l’exercice budgétaire en cours, mais aussi pour les projections.

Pour 2024, Moustapha Ba table sur une croissance économique de 12,4 % ; une bonne progression des recettes fiscales, en hausse de 23 % ; une augmentation de 113 milliards F CFA des dépenses de personnel et un déficit budgétaire contenu à 3,9 % du PIB. ‘’Comparé à la LFI 2023, le projet de LFI 2024 devrait connaître une hausse de plus de 585 milliards F CFA en valeur absolue et 9,1 % en valeur relative’’, s’est-il réjoui, non sans comparaison avec le dernier budget de Wade qui était de 2 344,8 milliards F CFA.

Revenant sur l’exécution du Budget 2023 (en cours), l’argentier de l’État a mis en exergue la bonne tenue des finances publiques, malgré un contexte économique mondial encore assez tenu. Au 22 juin, informe-t-il, les recettes ont été arrêtées à 1 763,6 milliards F CFA, contre 1 544 milliards F CFA au 22 juin 2022, soit une hausse en glissement annuel de 219,6 milliards F CFA (14,2 % en valeur relative).

 En ce qui concerne les dépenses du budget général, elles s’établissent à 1 260,2 milliards F CFA, soit un taux d’exécution de 49 % par rapport aux crédits ouverts, en ligne avec les prévisions.

Selon lui, les dépenses de personnel, exécutées au 22 juin 2023, s’élèvent à 636,7 milliards F CFA, soit un taux d’exécution de 50 % des crédits ouverts. ‘’Il convient de rappeler que l’ensemble des engagements de l’État au titre des accords avec les partenaires sociaux, ainsi que les différentes mesures de revalorisation des salaires dans la Fonction publique, sont parfaitement pris en charge, notamment pour les échéances qui devaient être intégrées en 2023’’, a précisé le ministre des Finances et du Budget.

Plus de 1 700 milliards mobilisés au 22 juin 2023

Au 22 juin 2023, le montant total des paiements effectués par le Trésor public se chiffre à 3 630,63 milliards F CFA, contre 2 568,04 milliards au 22 juin 2022, soit une hausse de 630,63 milliards F CFA (24,6 % en glissement annuel). Ces paiements se présentent comme suit : pensions et salaires : 587,74 milliards F CFA (contre 433,47 milliards F CFA au 22 juin 2022), soit 153 milliards F CFA de dépenses en plus. Autres dépenses : 2 610,93 milliards F CFA,  contre 2 134,57 milliards F CFA au 22 juin 2022, soit 476 milliards F CFA de plus que pour l’année passée, à la même date.

A en croire le ministre, les projections pour le reste de l’année se présentent également sous de bons auspices. L’État semble très optimiste quant au respect des différents indicateurs de performance, notamment le déficit budgétaire qui ne devrait pas dépasser les 4,9 % du PIB ; des recettes fiscales hors recettes hydrocarbures attendues à au moins 3 514 milliards F CFA.

De quoi se réjouir, selon le successeur d’Abdoulaye Daouda Diallo au département des Finances. ‘’Au moment où se déroule cette session, et c’est une très heureuse coïncidence, souligne-t-il, le dossier du Sénégal est en train d’être examiné par le Conseil d’administration du FMI, pour la conclusion d’un nouveau programme. Un des enjeux de ce programme, c’est la possibilité pour notre pays de mobiliser des ressources de 1 150 milliards F CFA, à des coûts très favorables, sans incidence sur notre endettement, pour la couverture des déficits des budgets de 2023, 2024 et 2025, dans un contexte de resserrement des crédits sur les marchés’’.

Il résulte, par ailleurs, de l’exposé de Moustapha Ba, que la loi de règlement du budget 2023 clos au 31 décembre dernier, a été adoptée en Conseil des ministres et sera transmise à l’Assemblée nationale avant la fin de la présente session ordinaire prévue le 30 juin 2023.

Mor AMAR

Section: