Publié le 28 Aug 2012 - 08:05
DÉGÂTS À LA FOIRE

«Les populations s'inondent elles-mêmes», accuse le Préfet de Dakar

 

 

Chaussures en main, sac en bandoulière, le pantalon en jean relevé jusqu'aux genoux, la jeune demoiselle hésite à patauger dans les eaux de pluie stagnantes pour regagner sa maison. Comme prise par un sentiment de peur, Ndèye Sène, c'est son nom, décide tout d'un coup d'abdiquer face au niveau d'eau qui atteint des proportions inhabituelles : un mètre de hauteur.

 

Séparée des siens par cette mare d'eau qui les a coincés chez eux depuis la matinée d'hier, Ndèye n'a pourtant pas le choix si elle veut passer la nuit chez elle. Elle est contrainte de marcher sur ce lac artificiel malvenu. Encouragée par les conducteurs de camions hydro-cureurs dépêchés sur les lieux du sinistre pour assurer le pompage des eaux, elle décide d'affronter la réalité. Après quelques avancées timides guidées par un chauffeur dont le camion est embourbé au milieu des eaux, elle finit par gagner «l'autre rive».

 

Au même moment, le préfet de Dakar Ibrahima Sakho et le premier adjoint à la Ville de Dakar, Cheikh Guèye, essaient tant bien que mal de renforcer le dispositif déjà en place pour sortir les populations des eaux. Ils sont en tournée dans les zones inondées durant toute la matinée d'hier.

 

Déjà, 11 camions hydrocureurs sont déployés sur les lieux du sinistre par l'État du Sénégal. Malgré presque toute une journée de pompage, le niveau d'eau peine à baisser de façon notoire. La cause : l'inexistence d’exutoire dans cette contrée. ''Tous les canaux construits dans cette zone sont aujourd'hui bouchés par les innombrables constructions anarchiques en cours'', se désole le préfet de Dakar. Qui en impute la responsabilité aux seuls riverains. «Nous nous sommes inondés nous-mêmes», peste-t-il, l'air courroucé.

 

Dans ce quartier de la Foire, le principal canal construit pour drainer les eaux de pluie est enseveli sous les immeubles qui poussent comme des champignons. Malgré tous les signaux émis il y a moins de trois mois par les travailleurs du Cices, rien n'a été entrepris jusqu'ici allant dans le sens de libérer cet espace et de revoir le lotissement dans cette zone.

 

ASSANE MBAYE

 

 

 

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