Publié le 28 Oct 2017 - 17:18
DÉLINQUANCE AU SENEGAL

Une cartographie détaillée bientôt disponible 

 

Une étude sur la criminalité à l’échelle nationale sera disponible sous peu. Il reste juste les conclusions. Pape Khaly Niang, le DG de l’ASP, en a fait l’annonce avant-hier à l’ouverture d’un colloque sur la criminalité urbaine en Afrique de l’Ouest.

 

Un colloque sur les violences criminelles urbaines en Afrique de l’Ouest s’est ouvert avant-hier à Dakar. Regroupant des intellectuels de hauts niveaux venus un peu partout d’Afrique et du Canada, cette rencontre a pour objectif d’amener les acteurs de la sécurité dans la région à s’appuyer sur les connaissances et les informations accumulées dans un livre intitulé ‘’Mille homicides en Afrique de l’Ouest’’, pour améliorer les programmes de prévention et de contrôle des crimes violents. Durant cette rencontre, les participants vont voir comment résoudre les 4 types de problèmes criminels les plus récurrents. Il s’agit de la violence familiale et les homicides, les coupeurs de routes ou bandits de grands chemins, les homicides querelleurs et enfin les violences graves dans les universités et les écoles africaines.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le DG de l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité a soutenu que la sécurité est une affaire scientifique, pluridisciplinaire. Et qu’on ne peut pas combattre ce phénomène sans pour autant faire une quantification, car la criminalité est intimement liée au développement. Il faut donc des outils de quantification. ‘’C’est ce qu’on a fait avec des partenaires, en mettant en place une enquête nationale sur la criminalité. D’un autre côté, il faut avoir un cadre de stock, c’est ce qu’on appelle l’observatoire permanent de la prévention de la délinquance que nous sommes en train de mettre en œuvre avec des partenaires. C’est une démarche typiquement scientifique. La sécurité est une chose qui doit être étudiée, et nous avons, au Sénégal, toutes les compétences pour le faire’’, soutient Pape Khaly Niang.

Selon lui, l’enquête est très avancée et concerne tout le territoire national. Il reste juste les conclusions. ‘’Cela nous permettra de faire la cartographie de la délinquance’’, souligne-t-il.

D’après M. Niang, après cette étude, il sera possible de dire que dans tel quartier, il y a tel phénomène qui s’y développe, donner la typologie  et les acteurs. ‘’Je pense que cela est indispensable, pour faire une politique criminelle qui est valable et efficace. L’être humain ne doit pas être un consommateur de la sécurité, mais un acteur, autrement dit concerné par le phénomène pour que le système de politique pénal, de prévention mis en place soit adapté aux besoins des citoyens’’, a renchéri Dr Niang. Selon lui, les causes de la criminalité sont liées à plusieurs facteurs. Elles varient entre la pauvreté et l’âge.

 Le Sénégal a l’un des taux d’homicides les plus bas

Le représentant du Centre international de criminologie comparée de Canada soutient que le constat est que dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest, excepté le Nigeria, la criminalité est en baisse depuis une dizaine d’années. Cette baisse, selon Pr. Maurice Cusson, s’explique par ce qu’on appelle l’émergence africaine, mais aussi paradoxalement à la multiplication de téléphones portables qui aide à la sécurité, qui permet aux citoyens de communiquer entre eux pour une meilleure sécurité. ‘’Le Sénégal est un pays particulier, parce qu’il a des taux d’homicides les plus bas dans la plupart des pays que nous avons étudiés. La situation de la sécurité au Sénégal est meilleure qu’ailleurs. On est plus en sécurité au Sénégal qu’au Nigeria’’, a dit le criminologue.

CRIMINALITE AU SENEGAL

70 % des cas d’homicides sont de sexe féminin

Dans le document remis à la presse hier, lors de l’atelier, il est indiqué que pour les homicides conjugaux, les victimes sont en moyenne dans 53 % des cas de sexe masculin, alors que les femmes le sont dans 47 %. A propos des pays, au Burkina Faso, 60 % des hommes tués le sont par leurs épouses. Au Niger, c’est 62 % des cas contre 70 % au Sénégal.

Tout le contraire au Canada et en France où 80 % des victimes d’homicides conjugaux sont des femmes. Parmi les 1 000 cas homicides compilés dans 4 pays d’Afrique (Sénégal, Niger, Burkina Faso et Côte d’Ivoire) on dénombre 177 meurtres associés au vol, soit 20 % du total des homicides classables. En Côte d’Ivoire, le phénomène est plus inquiétant avec 89 cas de victimes (décès) de vol recensés, soit 31 % du total des homicides enregistrés dans ce pays.

CHEIKH THIAM

 

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