Publié le 12 Jan 2013 - 20:00
DÉMARRAGE DES ''BOUTIQUES JAPPO''

 A Hamo 6, les comptes sont bons  

 

Matinée à la Cité Hamo 6, quartier de la commune d’arrondissement de Ndiarème Limamoulaye, une localité nichée dans le département de Guédiawaye, hier. Des élèves en partance pour l’école, des dames se rendant au marché sous une brise marine. Ils passent devant l’une des trois ''boutiques jappo'', démarrées lundi dernier dans la région de Dakar, à l'initiative de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois-Jappo), en partenariat avec le ministère en charge du Commerce. A l’intérieur, trois étagères remplies de diverses denrées de première nécessité, de boisson, deux frigos. Djibril Kanouté, la vingtaine, en est le gérant. Il ne cesse de mâchouiller un chewing-gum tout en plaisantant avec des clients. ''Mon frère et moi gérions cette boutique avant, mais quand nous avons entendu l’annonce du projet de l'Unacois, nous nous sommes rapprochés du ministère et ainsi nous avons noué une collaboration'', confie M. Kanouté. ''Pour l’instant, nous sommes satisfaits car, depuis le lancement de la boutique, les clients s’y bousculent. Elles sont venues à point nommé puisque la quasi-totalité des clients ne sont intéressés que par les marchandises qui se vendent au détail, ils y trouvent leur compte'', confie M. Kanouté, tout en s’activant à son commerce à cause des nombreuses sollicitations de la clientèle. A l’en croire, les produits les plus prisés sont le riz non parfumé, l’huile et le sucre qui coûtent respectivement 280 FCfa le kg, 950 francs le litre et 580 francs le Kg. Pour lui, c’est prématuré de faire une comparaison entre ce que rapporte sa nouvelle boutique et l'ancienne formule.  

 

Éviter le même sort que les ''Esay boutiques''

 

Le projet fait également le bonheur des consommateurs. Abdoulaye Faye, la trentaine, cigarette entre les doigts, approuve : ''C’est une belle initiative qui est à saluer et à pérenniser. En tant que père de famille, tout ce qui entre dans le cadre d’une diminution des denrées de première nécessité est bien venu, surtout par ces temps durs.'' Il souhaite l’implantation de ces boutiques partout dans le pays, notant que ''le Sénégal ne se limite pas à Dakar et aux capitales régionales''.

Certains applaudissent des deux mains, mais prient pour que ces échoppes ''jappo'' (s'entraider) ne subissent pas le même sort que les ''magasins de référence'' et ''Easy boutiques'', qui ont fait long feu sous l'ancien régime. ''C’est bien d’implanter ce genre de boutiques pour contre-carrer les commerçants véreux qui augmentent les prix quand ils veulent. Mais il faudra qu’il y ait un suivi, afin qu’elles ne subissent pas le même sort que celles qui étaient là, il y a quelques années'', relève une dame de la cité, sous le couvert de l’anonymat. Elle pense que cela peut être un début de la part du gouvernement, pour  réguler le secteur du commerce. ''Il faudra aussi que le ministère respecte ses engagements vis-à-vis des gérants afin qu’il n’y ait pas de perte de leur part. Le mal au Sénégal, c’est que les gens sont euphoriques quand il s’agit de mettre en place une nouvelle chose ; mais dès qu’il y a des avancées positives ou des retombées, chacun veut se l’approprier.C’est ce qui est souvent à l’origine de l’échec de plusieurs projets gouvernementaux'', commente la dame.

Le tenancier Djibril Kanouté demande au ministère de tutelle le ravitaillement en d’autres produits alimentaires comme l’oignon, la pomme de terre ; soutenant que ce sont des aliments de base très sollicités par les clients. L'Unacois Jappo compte installer 14 ''boutiques jappo'' dans une phase test et ambitionne d'en implanter 60 000 à travers le pays, aux fins d'élargir l'offre à d'autres produits.

 
 
 
 
CHEIKH THIAM
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