Publié le 7 Dec 2012 - 07:55
DÉPÉNALISATION DE L'AVORTEMENT

L’Hémicycle pose le débat sur l'IVG

 

La dépénalisation de la loi sur l'Interruption volontaire de grossesses (IVG) a été hier au cœur des différents débats à l’Assemblée nationale lors du vote du budget du ministère en charge de la Femme et de l'Enfance. Des parlementaires ont plaidé pour la dépénalisation de l'avortement et la criminalisation du viol.

 

Selon la députée Awa Dia Thiam, il est nécessaire de dépénaliser la loi sur l'IVG en cas d’abus sexuel. ''Il est important que des actions soient menées afin de sensibiliser les femmes sur cette question pour que cette loi puisse être dépénalisée'', a soutenu l'élue. Elle a ajouté qu'''à défaut de castrer les hommes qui commettent les viols, il faut criminaliser le viol afin de condamner les hommes qui commettent ces crimes, et de mieux protéger les petites filles contre les violeurs'', a défendu Awa Dia Thiam. Une thèse soutenue par la députée Lucie Cissé qui a suggéré des mesures énergiques : ''Ce n’est qu’ainsi que nous arriverons à solutionner cette question'', a-t-elle appuyé.

 

Mais pour leur collègue Hélène Tine, le Sénégal n'en est pas encore à un niveau où il doit dépénaliser la loi sur l'IVG. ''Il faut faire une sensibilisation et éveiller ces femmes qui font des interruptions de grossesse car il y a des femmes qui veulent des enfants et qui n'en ont pas'', a avisé l'élue de Thiès. Plus radicale, la députée Mbayang Gaye Dione a dit craindre que tous les efforts faites pour éradiquer la pandémie du Sida ne soient voués à l'échec : ''La dépénalisation crée beaucoup plus de conséquences que de bien. Si les hommes utilisent des préservatifs, c'est parce qu'ils sont conscients de ce qu'ils font.''

 

Côté élu, Cheikh Oumar Sy s'est dit surpris d'entendre ses collègues défendre avec force la légalisation de l'IVG. Selon lui, cela risque de créer des problèmes de santé publique : ''L'interruption de la grossesse existe déjà à travers les pilules du lendemain qui sont données à la femme après un viol (..) Il faut faire une étude sérieuse et voir ce que cette loi a apporté aux pays qui l’ont adoptée'', a-t-il indiqué. Pour sa part, la ministre Mariama Sarr s'est voulue prudente. Elle a promis de prendre en compte la question par l'organisation d'une large concertation avec l'ensemble des acteurs. Toutefois, Mme Sarr a tenu à préciser que l'IVG n'est permise que lorsque la vie de la maman est en danger.

 

Moulins et décortiqueuses au menu

 

Par ailleurs, face aux nombreuses interpellations plaidant l’allègement des travaux domestiques, Mariama Sarr a fait savoir que les commandes en moulins et décortiqueuses de l'année 2011 sont en train d'être livrées. D'autres équipements sont attendus et feront l'objet d'une distribution, a-t-elle promise. Le budget du ministère de la Femme, de l'Enfance et de l'Entrepreneuriat féminin connaît une hausse de 79,58%. Il a été porté à près de 18 milliards contre près de 10 milliards F Cfa en 2012, soit une hausse de près 8 milliards en valeur absolue.

 

Viviane DIATTA

 

 

 

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