Publié le 24 Dec 2012 - 02:37
DÉTENTION ET TRAFIC DE COCAINE

4 Nigérians risquent 10 à 20 ans de travaux forcés

 

10 et 20 ans de travaux forcés ainsi que des amendes de 10 et 20 millions de francs CFA. Ce sont les peines requises hier par le parquet général contre quatre ressortissants Nigérians. Ils comparaissaient devant la Cour d’assises de Dakar pour association de malfaiteurs, détention et trafic de cocaïne.

 

Tout en niant les faits de détention et de trafic de cocaïne à cause desquels ils sont en détention préventive depuis le 13 mai 2008, Cyril Iwegbuna, Victor Chika Nwokoro, Salomon Ananaba et Evans Iyoha ont exhibé, hier, des blessures contractées à cause de supposés sévices corporels, pour prouver leur innocence à la Cour d’assises de Dakar. Ce quator, identifié comme trafiquant de la drogue, a été arrêté par les éléments de l’Office de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRETIS).

 

D’après les éléments de procédure, ce réseau est tombé après l’arrestation de Cyril Iwegbuna, aux environs du marché des HLM, sur l’avenue Cheikh Ahmadou Bamba, au moment où il tentait de livrer 4 boulettes de cocaïne. Victor Chika Nwokoro et Salomon Ananaba ont été appréhendés plus tard, avant que Evans Iyoha, désigné comme le cerveau de la bande, ne tombe à son tour. Ce dernier a expliqué qu’il était venu au Sénégal pour récupérer un collis, à la demande d’un certain Ike.

 

Arrêté et emprisonné pour faux, il s'est retrouvé à court d'argent à sa sortie de prison. C'est ainsi que Ike lui a remis de la drogue qu’il a distribuée, à son tour, à ses co-accusés pour son écoulement. Pour sa part, Cyril Iwegbuna a confié aux enquêteurs, que ses acolytes l’ont initié à ce trafic illicite, lorsqu’il leur a soumis ses problèmes d’argent. Il a également révélé avoir effectué une première livraison de 13 boulettes d’une valeur de 1 370 000 francs CFA, puis une seconde de 11 boulettes, soit 1 160 000 francs CFA. La troisième livraison, a-t-il soutenu, était destinée à Steve.

 

Mais, devant la Cour, Cyril a soutenu que le moindre gramme de drogue n’a été retrouvé par devers lui. ''Je ne fume, ni ne vends de la drogue'', s’est-il défendu. Il a désigné le nommé Stevens comme l'instigateur de toute cette affaire. Parce qu’on lui devait de l’argent. ''Steve a monté cette affaire avec un policier qui est le frère de sa femme. Mais nous ne détenions pas de drogue'', a renchéri Salomon. Embouchant la même trompette, Victor Chika Nwokoro a soutenu que c’est Evans qui avait besoin d’argent. ''Evans était hébergé par Solomon qu’il a connu en prison. Il avait besoin d’argent, car il était malade et devait acheter un billet pour retourner en Espagne’’. Une version corroborée par Evans. Il a confié avoir emprunté 520.000 francs à ses co-accusés, tout en soulignant qu’il ignorait que l’argent appartenait à Steve.

 

L’avocat général a considéré que l’argument du prêt est tiré par les cheveux. Le juge Djibril Bâ est convaincu qu'Evans a quitté l’Espagne pour venir mener un trafic et non pour un intérêt pour la lutte sénégalaise ou une volonté de découvrir le Sénégal, comme il l’a prétendu. ''La vérité est qu’il n’a jamais été question de prêt, d’autant que Cyril gagne au maximum 60.000 francs''.

 

Pour la répression, il a requis 20 ans de travaux forcés et une amende de 20 millions contre Evans. Qualifiant ses co-accusés de ''distributeurs'', il a requis contre eux 10 ans et 10 millions. La défense a plaidé l’acquittement, en s’attaquant à l’enquête de police pour dénoncer les sévices infligés à leurs clients. Ils ont aussi déploré l’absence d’interprète d’autant que les accusés ne parlent qu'anglais. La Cour rend son verdict sur cette affaire lundi prochain, 24 décembre.

 

FATOU SY

 

 

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