Publié le 5 Oct 2012 - 13:41
DÉVELOPPEMENT DU FOOTBALL

Le Fouta rêve d'un club d'élite

 

 

Le Fouta fait partie des localités absentes de l'élite du foot sénégalais. Une situation que les fils du terroir entendent corriger en créant un club de haut niveau.

 

 

Le constat est sans équivoque. Depuis presque toujours, les championnats de foot du Sénégal des Ligues 1 et 2 se jouent sans le moindre club du Fouta. Et pourtant, comme dans toutes les autres localités du pays, cette discipline reste la plus populaire des activités sportives. En cette période de vacances, les ''navétanes'' (championnats populaires) rythment la vie des populations de cette région située au nord-est du Sénégal. ''Le football se développe bien au Fouta comme il se doit. Actuellement, nous sommes dans les phases de navétanes, les équipes sont réparties en zones comme cela se fait partout'', raconte Bassirou Amady Niang, membre de l'Organisme départemental de coordination des activités de vacances (Odcav) de Kanel.

 

Dans tous les départements de la région de Matam, l'engouement est palpable. Même la tournée de l'une des stars de la lutte, Modou Lô, dans cette contrée n'a pas ralenti cet élan passionnel. Tous se mobilisent derrière leur équipe comme cela se fait à Dakar et partout ailleurs. Chaque quartier, chaque village a son équipe et ses joueurs vedettes.

 

Niveau faible

 

Le Fouta est pourtant un des pourvoyeurs de joueurs de la sélection nationale du Sénégal. Parmi eux, Mamadou Niang, originaire de Thiemping, Omar Daf de Kanel, Demba Bâ, Moussa Sow entre autres. Mais ces internationaux, qui font les beaux jours de la Tanière, ne sont pas formés dans le terroir. L'ancien capitaine de Marseille, Niang, et l'ex-buteur de Lille, Sow, ont fait leur apprentissage en France.

 

Le principal problème est lié au niveau. Toutes les équipes qui participent aux phases de l'Organisme national de coordination des activités de vacances (Oncav) sont souvent éliminées de manière prématurée. La plupart du temps dès le premier tour de ce tournoi qui se tient annuellement dans une région désignée par l'Oncav. Ce qui explique en grande partie l'absence du Fouta dans la carte géographique du football d'élite sénégalaise. Pour remédier à cette situation, Bassirou Amady Niang pense déjà à créer un club fort, composé d’habitants du Fouta, qui pourra se mesurer au moins avec les équipes de Ligue 2 du pays. ''Financièrement, nous n'avons aucune inquiétude au Fouta car nous ne sommes pas pauvres. Grâce à l’élevage et les cotisations que nous faisons chaque année avec nos parents qui sont dans la diaspora, nous parvenons à équiper tout le mouvement navétane de la région. Nos équipes ne manquent absolument de rien et n’ont rien à envier aux autres, au contraire'', révèle Bassirou.

 

Les habitants du Fouta ne manquent pas d'argent mais leurs caisses ne servent qu'aux navétanes. Cependant, ce qui fait défaut dans cette localité, c’est surtout les infrastructures sportives. Pour cela, les habitants sollicitent l’aide des autorités et de certaines bonnes volontés du terroir pour régler ce problème qui freine le développement du foot. Pour voir un jour le Fouta s'inviter dans l'échiquier du football d'élite !

 

Khady FAYE

 

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