Publié le 12 Oct 2015 - 14:32
DAKAR - ELECTION PRESIDENTIELLE EN GUINEE CONAKRY

Les Guinéens du Sénégal votent dans le calme et la sérénité 

 

Les Guinéens ont choisi hier leur prochain président pour les cinq années à venir. Au Sénégal où  on note une forte présence de la communauté guinéenne, le vote s’est déroulé dans le calme. Mais les électeurs ont déploré les lenteurs du processus et la non-disponibilité de certaines cartes d’électeurs.

 

L’élection présidentielle en Guinée a connu une forte mobilisation de la communauté guinéenne au Sénégal. Comme leurs compatriotes vivant au pays, les Guinéens ont participé au choix de celui qui présidera à la destinée de la République de Guinée, pendant les cinq prochaines années. Tout s’est passé dans une atmosphère calme et sereine. Malgré les suspicions entre les membres du camp présidentiel et celui de l’opposition, ce qu’on peut retenir, c’est que le scrutin s’est déroulé sans incidents majeurs.

Hier, jour de scrutin, les électeurs ont rallié en masse le Collège d’enseignement moyen (CEM) Mansour Sy Malick sis à la Médina qui accueille les 45 bureaux de vote. La forte canicule qui s’abat sur Dakar depuis quelques semaines n’a point découragé les électeurs très motivés. En passant par l’avenue Blaise Diagne à hauteur de la Maison de la culture Douta Seck, on pouvait constater une ambiance pas tout à fait habituelle sur les lieux. Des dizaines voire des centaines de motos étaient garés devant le CEM qui abrite les bureaux de vote. Pour franchir les barrières posées devant la grande porte, il fallait montrer patte blanche.

 A l’Intérieur, de longues files devant les bureaux de vote. Le vote se déroulant normalement, nombreux sont ceux qui piaffaient d’impatience d’accomplir leur devoir citoyen, jugeant le processus très lent. « Le seul problème que j’ai noté, c’est la lenteur des opérations. Quand vous entrez, les noms sur les listes ne sont pas par ordre alphabétique. Ce qui ne facilite pas les choses », explique El hadji Soumah. Son voisin d’à côté confirme : « Parfois, il y a des gens qui entrent, ils font plus de 15 minutes avant de sortir ». Au bureau n°16, un policier est posté devant la porte pour veiller au respect de l’ordre d’entrée qui dépend de celui d’arrivée, sauf pour les personnes du troisième âge. 

Sur les tables sont étalés les listes et les bulletins de vote. Sur un bulletin unique frappé des photos de tous les candidats, les électeurs sont invités à cocher l’image de leur choix et à la mettre dans l’enveloppe, puis dans l’urne. Le président du bureau Faciné Camara abonde dans le même sens que les électeurs. « Tout se passe très bien. On n’a rencontré aucune difficulté », lance-t-il, apparemment très satisfait. Il estime qu’il y a eu une forte mobilisation de ses compatriotes. Il reconnaît tout de même que tout le monde n’a pas pu recevoir sa carte. Beaucoup de personnes n’ont pas rempli leur devoir de citoyen, faute de ce document indispensable pour voter. « J’étais là hier jusqu’à 18 heures, mais il y avait beaucoup de gens qui n’avaient pas reçu leurs cartes d’électeurs. Malheureusement, on ne peut pas voter sans en disposer », conclut notre interlocuteur.

Craintes

De l’autre côté du CEM se trouve une école élémentaire, elle aussi lieu de vote et de distribution des cartes d’électeurs. Sous les nombreux arbres au milieu de la cour, une ambiance assez particulière règne. La distribution des documents se poursuit le jour du vote. Mais sous une autre forme. « Ils ont jeté les cartes ici et ils sont partis. Quand les gens voulaient récupérer leurs documents, ils ne l’ont pas fait », accuse Ibrahima, membre de l’Union des forces de progrès de la Guinée (UFDG). Pour lui, c’est clair, le pouvoir a retardé la distribution pour empêcher son leader Cellou Dalein Diallo de gagner. Ils savent que Dakar est son fief. Sur des tables-bancs, des milliers de cartes sont étalées. On a même l’impression que ce sont des documents sans valeur. Concernant la suite de l’élection, les Guinéens ne sont pas rassurés. Ils estiment que la situation qui prévaut à Conakry est inquiétante. « Ici à Dakar, tout se passera bien, mais au pays, l’annonce des résultats peut entraîner des violences », craint un votant.     

ABDOURAHIM BARRY (STAGIAIRE)

 

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