Publié le 14 Jan 2019 - 10:49
DEBAT ENTRE CANDIDATS

Le Oui, mais… du Cnra 

 

Ils sont nombreux les internautes à réclamer un débat entre les différents candidats à la présidentielle, après le lancement du Hastag #SunuDebat# sur les réseaux sociaux par le journaliste-activiste Pape Ismaïla Dieng. Qui, par la même occasion, a interpellé le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) à jouer le rôle d’arbitre. Le président de l’organe de régulation des médias a répondu à l’invite, hier, lors de l’émission ‘’Jury du Dimanche’’ de iRadio.

‘’Nous sommes prêts. Le Cnra est demandeur de ce débat’’, a déclaré Babacar Diagne. Toutefois, il est d’avis que la tenue de ce face-à-face entre candidats n’est possible qu’en cas de second tour. ‘’Je ne crois pas que cela soit possible au premier tour, parce qu’il faut qu’on aille aux élections. S’il faut commencer, il faut le faire comme tout le monde. Quand il n’y aura que deux candidats, il sera possible et on essayera de voir les modalités de l’organiser’’, a expliqué le président du Cnra.

Poursuivant son argumentaire, il a invité les Sénégalais à ne pas confondre la logique des médias et celle des politiques. Car, soutient-il, ce ‘’sont deux logiques différentes et les politiques ont leurs intérêts et nous aussi, on a nos intérêts d’hommes de médias’’.

Outre le nombre de candidatures, arrêté provisoirement à sept, M. Diagne a pointé du doigt les candidats et leur entourage qui ne facilite pas les choses, à cause de problèmes d’ego. ‘’C’est difficile d’organiser un débat télévisé au Sénégal, parce que tant que les différents candidats, comparés à des lutteurs, se jaugent eux-mêmes et sont jaugés par leur entourage, n’auront pas l’impression qu’ils ont en face un candidat d’égale importance et que du débat pourrait jaillir la différence, ils ne feront pas de débat’’, fulmine-t-il.

Interpelé sur le fait que, le plus souvent, c’est le président sortant qui se braque, le patron du Cnra impute la responsabilité à l’entourage. ‘’Les entourages se disent que nous avons tellement d’avance que si on donne l’occasion à ce débatteur de faire trébucher notre candidat, il gagne des points’’, déplore l’ancien ambassadeur du Sénégal à Washington. Toutefois, citant l’exemple de la Côte d’Ivoire avec le débat historique entre le président Laurent Gbagbo et son successeur Alassane Ouattara, il ajoute que le débat sera fait lorsqu’il sera incontournable. ‘’Moi, j’aurais aimé avoir eu l’occasion d’organiser ce débat télévisé, en tant que directeur de la Rts ; je ne l’ai pas eu et j’espère que je l’aurai en tant que président du Cnra’’, conclut l’ex-Dg de la Rts.

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